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La lettre CGT du Conseil d'Administration N°176

Les Télécoms, un secteur essentiel

La crise du covid-19 aura révélé le poids et l’emprise du numérique sur nos vies, que ce soit dans le domaine privé, comme dans le champ du travail. Elle a également remis sur le devant de la scène la fracture numérique entre les populations. En 2020, plus de 6 millions de français n’ont pas accès à internet notamment dans les zones rurales.

Durant la période du confinement, près d’un quart de la population active a été en situation de télétravail, soit plus de 6 millions de salariés. Ce chiffre a été multiplié par 7 depuis le début de la crise. 80% des français ont depuis le début de la crise utilisé un outil digital qu’ils ne connaissaient pas (téléconférence, visioconférence), et le nombre de mails a augmenté de 60%. Une partie non-négligeable de la vie économique, surtout des grandes entreprises, a pu se réorganiser très rapidement, grâce au digital et aux services des opérateurs. La mise à disposition de ces outils et services a permis d’amortir le choc de cette crise et de maintenir une activité a minima. Les opérateurs ont également joué un rôle important dans la gestion même de la crise sanitaire : les capacités de réception d’appels du SAMU ont été multipliées par 8 en quelques jours, et celles de l’AP-HP par 6 en 48 heures.
Les opérateurs de télécommunication jouent également un rôle essentiel dans le maintien de la vie sociale. Citons par exemple le maintien de la vie scolaire et les cours à distance. Beaucoup de services de messagerie ont aussi vu leurs usages exploser (l’usage de What’s app a été multiplié par 5). Comme dit précédemment, les usages de téléphonie ont bondi de 50%. Les réseaux de télécommunication ont permis à la population de maintenir le contact avec leurs proches, parfois de reprendre contact avec des personnes qu’on n’avait pas vues depuis longtemps, en résumé, de supporter les contraintes du confinement. Ces moyens de communication ont favorisé le respect du confinement tout en évitant une désocialisation. Enfin, il faut ajouter le développement exponentiel de la télémédecine (consultations en Visio), qui a permis aux médecins de continuer leur activité en évitant d’être trop exposés.
Ce tableau ne doit pas nous faire oublier que la fracture numérique a été durement ressentie. On le sait, elle est d’ordre sociale, territoriale et générationnelle. Là où les débits sont les moins importants, il est impossible, pour un foyer, de télétravailler, d’assurer l’éducation des enfants tout en regardant Netflix. Les 27% de la population (Source Défenseur des droits) qui sont en situation d’illettrisme numérique n’ont pas pu bénéficier de ces services. Et c’est souvent constaté dans les catégories sociales les moins favorisées.
Les salariés d’Orange ont pu démontrer pendant cette période tout leur savoir faire et leur investissement. Si les réseaux ont tenu bon, si le capacitaire a été au rendez-vous, c’est parce que cette entreprise, avec son histoire et ses valeurs, a su être présente et mobilisée. Mais si nos réseaux ont su être résilients, c’est parce que nous en avons encore la maîtrise et la propriété. La CGT estime que cette crise doit nous interroger, d’une part sur le sens de nos activités, mais aussi sur les orientations pour le futur, notamment celles inscrites dans le plan stratégique 2025. D’ores et déjà, les premiers signaux qui sont envoyés n’inspirent pas confiance : contraction des budgets dans les unités, accélération des plans de transformation, maintien des guidances financières qui n’ont pourtant aujourd’hui plus beaucoup de sens.
Si tout le monde s’accorde à dire qu’Orange est un acteur essentiel, voire vital au bon fonctionnement du pays, alors il est urgent de stopper cette spirale infernale destructrice d’emplois et de savoir-faire avant que l’entreprise ne perde le contrôle de ses activités. Le poids croissant de la sous-traitance, les transferts d’activité vers les équipementiers, la volonté d’externaliser les actifs réseaux nous font courir un risque industriel majeur à moyen terme.

Dividende : la Direction générale battue

C’est pour donner suite à une intervention de la CGT que le débat sur la baisse du dividende s’est ouvert au sein du conseil d’administration. Il s’agissait de neutraliser le versement du reliquat : 40 centimes (sur les 70 centimes) prévus en ce mois de juin. La demande de la CGT dans cette période de crise et d’incertitude était d’annuler ce versement pour soutenir l’emploi et les salaires dans le secteur, et préserver les marges de manœuvre et donc la pérennité de l’entreprise. Malgré la volonté de la direction de maintenir le coupon, une baisse de 20 centimes sera décidée sous la pression de l’état. C’est donc une baisse de 30% du dividende qui sera entériné pour l’exercice 2019, et 500 millions d’euros d’économisés pour Orange. La CGT demande l’annulation du dividende pour l’exercice 2020, mais l’assemblée générale qui vient de se tenir en mai, l’objectif de 70 centimes a été réaffirmé pour cette année.
Lors d’une interview sur France Inter, le PDG d’Orange, qui manifestement avait encore du mal à accepter la baisse du dividende, a eu cette phrase malheureuse pour justifier un coupon élevé : « je pense aux 600000 petits porteurs comme vous et moi ». Chacun appréciera…les « petits porteurs » possèdent 6,7% du capital, soit en moyenne 180 actions chacun, une baisse du dividende de 20 centimes les ampute donc de 36 euros…Il n’est pas certain qu’avec un salaire de près de 2 millions d’euros et plus de 30000 actions en portefeuille les « petits porteurs » jouent dans la même cour que le PDG d’Orange.
Mais ce que ne dit pas le PDG d’Orange, c’est qu’en effet les actionnaires institutionnels sont très demandeurs de dividendes ; Orange est en effet considérée comme une « action de rendement », et les investisseurs sont en attente de dividendes, notamment les fonds de pension anglo-saxons, Blackrock et Vanguard en tête. C’est un problème de fond, car la stratégie d’Orange repose exclusivement sur la satisfaction de ces acteurs (qui ont un poids non-négligeable dans le choix de la gouvernance du groupe), ce qui explique la politique de la direction générale sur le dividende.

Engage 2025 doit être abandonné

Comme ses prédécesseurs, le nouveau plan stratégique est principalement axé sur des programmes d’économies. Les deux précédents plans étaient accompagnés de deux plans d’économies brutes (« Explore 2020 » : plus de 3 milliards ; « Chrysalid » en 2015 avec également 3 milliards). En réalité, ces plans avaient surtout vocation à maintenir une base de coûts stables dans le cadre d’un chiffre d’affaires qui lui aussi restait relativement stable. Ils étaient également nourris par des promesses d’un dividende à 0,6 cts d’euros par action quel que soit les résultats du Groupe soit environ 2 Mds de dividendes par an. Cette fois-ci, ce plan a vocation à réaliser 1 milliard d’économies nettes sur les coûts indirects. Cela revient en réalité à réaliser 1 milliard de plus que les plans précédents. Bien loin de desserrer l’étau, on peut craindre une accentuation de ces objectifs pour compenser les pertes de CA liées à la crise Covid-19. Le risque de désindustrialisation de nos activités et de perte de savoir faire est un risque majeur.
Mais la rupture et le changement qu’introduit Engage 2025 est l’externalisation de nos réseaux, notamment avec la création de Tower Co et de fiber-co. Si ces politiques devaient être menées à terme, l’impact social serait très violent. Privés de leurs réseaux, d’une partie de leurs revenus et incapables de concurrencer les grandes plateformes de services, l’avenir des opérateurs pourrait être remis en question. Ce n’est pas un scénario pour demain, ce sera un processus lent sur 10 à 15 ans. Il est urgent de le stopper et de dénoncer ce qui est à l’origine de ce processus. En particulier se rappeler que les analystes financiers et le fameux marché étaient contre la hausse des investissements. La cession de ces Tower-Co permet de transformer les investissements (CAPEX) en charges d’exploitation (OPEX). Le changement est majeur : un investissement prépare l’avenir et pérennise l’entreprise. Une charge doit se réduire. On laisse chacun imaginer ce que notre réseau, que tout le monde loue aujourd’hui, aurait été si ce type de raisonnement était à l’œuvre il y a quelques années.
Si chacun convient de l’importance vitale et stratégique de l’opérateur historique dans la période, il est urgent de changer de paradigme. Les capacités d’Orange à maîtriser son réseau doivent être maintenues et décrétées comme un enjeu de souveraineté. À ce titre, la propriété des réseaux et le maintien et développement des savoir-faire, au regard de la période qui vient de s’écouler, doivent être au cœur de la stratégie d’Orange. Cela doit se traduire par l’arrêt des destructions massives d’emploi : depuis 2013, Orange supprime en France entre 3000 et 4000 emplois par an.
La crise que nous connaissons est aussi un accélérateur des usages numériques, et donc d’opportunités et de besoins nouveaux. On peut donc s’interroger sur l’abandon de la e-santé ou de la smart-city dans les axes stratégiques du plan. Au-delà d’une vision financière qui vise à ajuster les coûts à l’exigence de dividende, la CGT demande une vraie ambition pour Orange. Cela demande évidemment une volonté et une vision industrielle.

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AG des actionnaires : Orange va se doter d'une raison d'être

Le PDG d’Orange a annoncé aux actionnaires du Groupe sa volonté de voir l’entreprise se doter d’une « raison d’être », dispositif prévu par la loi PACTE.

Edito:

La « raison d’être » viserait à élargir le sens donné aux activités d’Orange au-delà de la seule génération de bénéfices (cf. code du commerce) en y intégrant notamment des enjeux sociétaux, sociaux ou environnementaux. Dans le droit français, l’entreprise n’est pas définie. Ce dernier ne reconnaît que la société constituée par les actionnaires. Nous considérons à la CGT que l’entreprise est un lieu de création collective, qui ne se réduit pas aux intérêts à court terme des apporteurs de capitaux. Le renforcement du nombre et des prérogatives des salariés dans les conseils d’administration est une condition primordiale pour peser sur les décisions à long terme pour le développement des entreprises. La loi PACTE est très insuffisante puisqu’elle ne propose qu’une « raison d’être dans l’intérêt social » des seuls actionnaires. En l’état cette loi n’est ni contraignante, ni engageante pour les sociétés. Le risque est donc de réduire le dispositif à un simple exercice de communication, voire de sombrer dans le cynisme d’entreprise (Greenwashing). Dans cette logique, pourquoi Total ne se doterait pas d’une raison d’être du type « Participer à la lutte contre le réchauffement climatique » ou Dassault, fabriquant d’armes «Œuvrer pour la paix dans le monde » ?

Pour éviter ce type de travers, mais surtout, parce que la CGT considère que la recherche de sens et la finalité du travail sont des facteurs d’épanouissement, il est impératif que les salariés et leurs représentants soient associés en tant que parties constituantes de l’entreprise.

(…)

Les différents chapîtres:

Une idée venue des USA / Les enjeux climatiques / Pour une autre répartition des richesses créées par le travail / Pour une transformation numérique porteuse de progrès / Pour une ambition industrielle / Pour lutter contre les inégalités / Le sens du travail / Conclusion

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Mobilisons-nous le 12 septembre

Édito

Le 12 septembre, grève et manifestations contre la casse du code du travail et une nouvelle régression sociale.

Sécuriser les employeurs en précarisant les travailleurs : Socialement injuste et économiquement inefficace.
Pour preuve la publication des résultats des entreprises du CAC40
de 2016.

Leurs bénéfices ont bondi de 32,6%, à 75,8 milliards d’euros, tandis qu’elles ont accéléré « la baisse des coûts » : salaire, emploi…
Ces bénéfices sont partis pour l’essentiel en dividendes pour alimenter la spéculation.
Le gouvernement veut par ordonnance décliner un code du travail entreprise par entreprise, affaiblir les branches, tuer le CDI avec le CDI chantier/projet , fusionner les CHSCT, DP, CE, « barêmiser » les indemnités prud’homales …
Cela induira du dumping social, renforcera le lien de subordination à l’entreprise et affaiblira les salariés.

Ne laissez pas se réaliser ce hold-up du siècle contre le monde du travail. Pour garder nos acquis et améliorer notre code du travail venez manifester le 12 septembre.

Actu Orange

Les comptes du premier semestre à Orange.

Plan Gouvernemental THD

Le progrès technique doit servir le progrès social.

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La régression sociale n’est pas une fatalité !

Édito

Au travers d’un vocabulaire volontairement Trompeur ( moderniser, reformer, simplifier, sécuriser les entreprises….) , le gouvernement et le MEDEF voudraient ringardiser la CGT et faire accepter aux salariés de véritables reculs sociaux.
L’idée selon laquelle plus de flexibilité, plus de pouvoir pour les employeurs est source d’une meilleure compétitivité et de création d’emplois, est très ancienne. Elle est officiellement remise en cause : l’OCDE par exemple, confirme qu’il n’y a pas de relation entre le taux de chômage et le taux de protection des salariés. A l’inverse, cela a un effet immédiat sur le niveau de rémunération du Capital.

L’option est donc de sécuriser les employeurs et de précariser les travailleurs.
L’idée de décliner un code du travail entreprise par entreprise, affaiblir les branches ou barêmiser les indemnités prud’homales induira du dumping social, alourdira le lien de subordination à l’entreprise et affaiblira le salarié.

Actu Orange

La CGT a des propositions pour améliorer la situation économique et sociale du pays.

Monopoly Télécoms

Non au désengagement de l’État, oui à une appropriation publique.

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Résultats du 1er trimestre 2017

Les résultats du premier trimestre 2017 ont été présentés le 26 avril.
Le chiffre d’affaires et le nombre de clients sont en hausse, mais 3890 emplois sont détruits dans le monde dont 3122 en France.
C’est inacceptable !
Malgré les bonnes performances commerciales qui se poursuivent ce trimestre, dans la continuité des résultats annuels de 2016, la CGT dénonce une nouvelle fois les suppressions massives d’emplois qui se poursuivent à un rythme de prés de 3890 sur un an, réduisant les frais de personnel de 105 millions d’€.
Ce n’est pas les 420 recrutements sur le 1er trimestre qui compenseront cette hémorragie.

Pour une prime immédiate de 1500€
Aux massives suppressions d’emplois s’ajoutent, la baisse de l’intéressement et de la participation, un accord salarial limité à 1,1% d’augmentation collective en moyenne alors que les bénéfices (résultat net) ont dépassé le 3 milliards.
Cette situation est vécue comme une injustice par les salariés au regard des 8% d’augmentation des dividendes prévus cette année et des rémunérations et bonus substantiels des cadres dirigeants.
Sans compter qu’Orange a perçu autour de 400M€ de CICE depuis 2013 (exonérations censées favoriser les créations d’emplois !!!)

C’est pourquoi la CGT demande le versement d’une prime de 1500€ intégrant la prime « monde » posée par le Comité Groupe Monde, et compensant les baisses de l’intéressement et de la participation.

Actu Telecom :

L’argent existe pour les salaires, l’emploi, les conditions de travail…
En 2016 les entreprises du CAC 40 ont versé 55,7 Mds d’€ de dividendes cela représente 57% des bénéfices versés pour la plus grande part aux fonds de pensions américains.
De 2008 à 2016 Orange a généré 27 Mds d’euros de bénéfices (résultat net). Dans le même temps 26 Mds d’euros (soit 96%) ont été distribués aux actionnaires. Cet argent, parti pour une grande part à la spéculation, aurait été plus utile s’il avait été utilisé pour la relance de l’économie réelle ( investissement , salaire , emploi, condition de travail…. )

Régulation du secteur :

Au nom de la concurrence libre et non faussée !
Concernant l’activité du groupe en France, la CGT a, lors du dernier CA, souligné les fortes inquiétudes du personnel face aux décisions de l’ARCEP de mettre à disposition des autres opérateurs, pour le 17 juin, nos données concernant la gestion de la boucle locale cuivre. Cela ressemble sans le dire à une injonction de séparation du réseau et des services qui impacte lourdement l’organisation du travail des salariés (nouveaux proccess, nouveaux SI …) sans que le CCUES n’ait été ni informé, ni consulté.

Par exemple :

  • nos équipes techniques ont interdiction de répondre aux demandes des salariés de la Direction Entreprise France ou d’OBS,
  • nos commerciaux ne peuvent plus contacter les conduites d’activité ou les techniciens par rapport aux interventions prévues chez nos clients entreprises.

Cela nous met en difficulté pour traiter les demandes. Les nouveaux proccess vont rallonger les délais pour répondre aux clients et favoriser la concurrence. Pour la CGT, l’ARCEP doit arrêter d’affaiblir l’opérateur historique, au nom de la sacro sainte concurrence, car cela va à l’encontre des intérêts des clients et des salariés. Elle revendique l’appropriation publique des activités de Télécommunications et la démocratisation des instances de régulation afin que salariés, usagers et élus soient associés aux choix et aux décisions répondant aux besoins de la population et non aux oligarques et à la finance.

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