Vie au travail
Coronavirus : Lettre ouverte à la directrice d'Orange France
Nous, l’ensemble des Organisations Syndicales du Groupe Orange, prenons acte des mesures gouvernementales afin de ralentir la propagation du virus Covid-19. Les mesures d’hygiène et de distanciation sociale, dites “barrières”, définies au niveau national, doivent être observées en tout lieu et en toute circonstance.
Nous avons aussi pris connaissance de l’évolution de l’arrêté ministériel, ce 16 mars matin. Il précise effectivement que les activités telco sont essentielles et ainsi que les commerces de détail de matériel de télécommunication « peuvent » (et non pas doivent) rester ouverts.
Les Organisations Syndicales du Groupe ont bien conscience que les activités télécoms sont critiques afin d’assurer la sécurité et l’accès à l’information dans la nation. Mais nous faisons bien la différence entre le commercial et les nécessités de continuité de services du réseau.
Ainsi, si nous avons bien noté les mesures de protection que vous souhaitez mettre en place afin d’assurer la sécurité des salariés face aux clients, en particulier pour les techniciens d’interventions et les conseillers en Boutiques, nous sommes inquiets par rapport aux mesures de sécurité envisagées pour les personnels concernés.
En effet, les salariés nous ont fait part de leurs craintes et de leurs incompréhensions quant aux ordres et contre-ordres dont ils ont fait l’objet tout le week-end. Ils dénoncent leur mise en danger alors que la grande majorité de l’entreprise va être en télétravail.
L’ensemble des organisations syndicales tire le signal d’alarme : les conditions de sécurité aujourd’hui ne sont pas réunies, les mesures de protection nécessaires ne sont pas déployées sur le terrain et donc la sécurité des salariés n’est pas assurée.
Les équipements de sécurité ne sont globalement ni présents en boutique ni pour les techniciens. Les consignes sont différentes en fonction des territoires et génèrent interrogations et inquiétudes.
Si l’entreprise ne fournissait pas l’ensemble des protections requises et maintenait l’ouverture des boutiques, elle ne respecterait pas ses obligations en matière de santé au travail.
En conséquence, l’ensemble des organisations syndicales vous demande de garder la totalité des boutiques fermées en France Métropolitaine, aux Antilles-Guyane, à la Réunion Mayotte, en Corse, qu’elles soient Orange Maison Mère ou Générale de Téléphone.
Nous vous demandons de limiter les interventions des techniciens, sur la base du volontariat, à du SAV nécessaire à l’activité professionnelle principalement dans les secteurs de la Défense, de la Santé et de l’Éducation.
Ce n’est pas parce que la mise en place des ordonnances Macron et des nouvelles instances de représentation est en cours de déploiement qu’il ne faut pas les impliquer. Nous vous demandons de présenter les PCA, les évolutions des Documents d’évaluation des Risques et de convoquer les CSEE afin que les CSSCT puissent organiser des visites de boutiques avant toute ouverture. Ce n’est pas parce que nous sommes face à des circonstances exceptionnelles qu’il faut faire fi du code du travail.
En attendant que vous preniez les bonnes mesures, nous vous prions de croire, Madame, en l’assurance de notre considération.
L’ensemble des organisations syndicales nationales du Groupe Orange
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Procès France Télécom-Orange: un procès pour l'avenir
Le tribunal vient de condamner les principaux protagonistes du dossier France Télécom Orange pour harcèlement moral et complicité. L’entreprise France Télécom -aujourd’hui Orange- est aussi condamnée.
C’est un jugement important pour les victimes de cette période à France Télécom qui voient leurs souffrances, leur désespoir reconnus et certains coupables condamnés.
C’est un jour important pour tous nos collègues qui ont perdu la vie à cause de leur travail, à leurs familles et à celles et ceux qui étaient et sont encore meurtris par les conséquences et la brutalité d’une politique managériale de harcèlement. Mais aussi à tous nos collègues encore en activité ou en retraites aujourd’hui, touchés eux aussi, et qui ont participé aux luttes et aux nombreux débrayages au cœur de la crise pour dire stop à ce qui était en train de se passer, et pour que s’ouvrent des négociations.
Ce jugement fait date, car il est le premier de ce genre et ouvre des perceptives pour tous et toutes celles qui sont victimes de ce même types de harcèlement dans de nombreuses entreprises encore aujourd’hui.
C’est un point d’appui également pour gagner la ratification de la convention et sa transcription dans la loi française qui condamne toute forme de violence et de harcèlement au travail. La CGT, comme d’autres organisations, l’a exigé dans le cadre des 100 ans de l’OIT à Genève.
« La raison d’être » des entreprises, introduite par la loi PACTE, sensée intégrer les enjeux sociétaux dans les stratégies d’entreprise, apparaît en l’état comme un leurre visant à améliorer l’image détériorée des entreprises dans l’opinion. La direction d’Orange utilise ce sujet dans sa stratégie de communication afin de masquer sa politique destructrice d’emplois et génératrice de mal-être au travail. Ce sont malheureusement les même choix que la direction semble vouloir poursuivre dans le plan stratégique 2020-2025 qu’elle vient de présenter.
Le procès a démontré l’importance d’une démocratie sociale à l’entreprise au plus près des salariés. C’est ce que la CGT porte à travers des représentants du personnel de proximité.
Ce sont les salariés qui font l’entreprise, qui sont au cœur du travail, ce sont eux qui créent toute la richesse et personne d’autre. Ils doivent à ce titre être au cœur des choix.
Lisez également le communiqué ci-joint « Le harcèlement moral institutionnalisé
enfin reconnu et condamné: Un jugement historique »
Pro/PME: PANORAMIX ça SUFFIX !!! Acte 2
La Direction doit prendre réellement en compte les avis des CHSCT et des Pilotes, faire une analyse sur les véritables Risques Psycho Sociaux générés par cet outil et apporter les mesures nécessaires de préventions.
Les utilisateurs de Panoramix demandent :
• De stopper son utilisation en revenant sur mercure en attendant que tous les dysfonctionnements soient réparés,
• De geler des items professionnels impactant négativement la PVC,
• De ne pas mettre en place la prise d’appel rétention sur tout le territoire.
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Crise sociale 2007/2010 à France Télécom : Orange met en place un fond d’indemnisation.
La direction d’Orange a décidé, à la demande des organisations syndicales dont la CGT, de mettre en place un fond d’indemnisations pour les salariés de l’entreprise et leurs ayants droits qui s’estiment victime d’un préjudice pendant la période dite « de la crise sociale » de 2007 à 2010 à France Télécom. Tout en sachant que les personnes qui auraient aussi eu des préjudices avant ou après la période 2007/2010 peuvent aussi saisir la commission d’indemnisation.
Qui peut saisir cette commission ?
Tous les salariés de France Télécom/ Orange encore en activité ou en retraite ou leurs ayants droits. C’est une démarche individuelle, les sollicitations collectives ne seront pas étudier.
Comment saisir cette commission ?
Chaque personne concernée peut saisir cette commission
-soit directement en allant sur le site : https://portailrh.sso.infra.ftgroup/comite-de-suivi-et-de-reparation1
-soit en en se faisant accompagné par une organisation syndicale via un Délégué Syndical Central.
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Procès France Télécom : Quels enseignements pour le monde du travail ?
Après deux mois et demi de procès, de mai à juillet 2019, qui amis en exergue les pratiques managériales au sein de France Telecom, mais que l’on retrouve également dans d’autres entreprises pribliques ou privées, au nom de la rentabilité. En attendant le verdicte le 20 décembre prochain, voici le lien de l’émission réalisée par la Nouvelle Vie Ouvrière au Forum social de la Fête de l’Humanité 2019 : Quels enseignements tirer du procès France Télécom pour le monde du Travail ? Avec Maitre Cittadini (avocate de la CGT FAPT) et Christian Mathorel (Secrétaire Général de la CGT FAPT).