Vie au travail
Orange/CNSHSCT Les conditions de travail et la santé des salariés dans le rouge
Sous couvert de transformation numérique et de plans d’économies, la direction d’Orange n’hésite pas à tailler dans les investissements, à imposer de nouvelles organisations du travail et à exiger toujours plus de sacrifices des salariés. Cette mutation digitale passe notamment par de multiples restructurations, fusions, fermetures et/ou déménagements, externalisations, qui ont de lourdes conséquences sur la santé des salariés. Partout, les conditions de travail sont délabrées et ce constat est, aujourd’hui, unanimement partagé par d’autres acteurs dans l’entreprise que les organisations syndicales.
Lors de la réunion du Comité National Hygiène Santé et Conditions de Travail (CNSHSCT) du 26 juin 2017, les rapports et bilans du Service de Santé du Travail (SST), des psychologues et des assistants sociaux font état des mêmes constats sur les effets nocifs des évolutions dans l’entreprise. Ces alertes unanimes sont fondées sur les mêmes situations que la CGT dénonce depuis longtemps : charge de travail accrue, qualité de travail empêchée, manque de reconnaissance, perte de sens du travail, injonctions contradictoires, etc… Il est important de noter que les médecins soulignent que la variable d’ajustement est le personnel de l’entreprise, notant au passage la baisse du recours à la sous-traitance.
Lorsque l’on tient compte les difficultés exprimées par le SST : manque de marges de manœuvre, nombreuses demandes de visites médicales, outil informatique complexe et peu évolutif, 5 démissions de médecins,…) il est clair que les moyens mis en œuvre par la direction pour assurer la santé des salariés sont largement en dessous que ce qu’il serait nécessaire. Les acteurs de la santé s’interrogent sur la perception de la hiérarchie de ses responsabilités vis-à-vis de la santé du personnel et ont l’impression de servir de caution morale pour des réorganisations définies préalablement. D’un commun accord, les médecins demandent que les services de santé au travail soient mieux intégrés aux projets et dans la prise en compte des risques professionnels plutôt que d’être seulement informés. C’est ce qui permettrait d’établir un véritable travail de prévention primaire ! L’amélioration de la qualité de vie au travail, est souvent supportée par les cadres de proximité qui ne disposent pour autant pas de moyens d’actions.
FOCUS SUR LES AD :
Les conditions de travail sont si préoccupantes dans les Agences Distribution que les médecins du travail y ont consacré une partie. Leur constat est édifiant. Ils soulignent une dégradation inquiétante des conditions de travail liée à une surcharge d’activité, une augmentation de la charge mentale, une pression temporelle accrue, sans compter l’insatisfaction client exacerbée (agressivité, incivilités) ainsi qu’un fort sentiment de non reconnaissance quant aux efforts fournis, de ne pas être entendus par la direction. Ces risques psychosociaux engendrent, de fait, une augmentation du petit absentéisme, du stress, des dérives, des tensions entre collègues…
Pour la CGT, l’amélioration des conditions de travail passe notamment par l’amélioration de la qualité du travail sans omettre de pointer l’attention à porter aux managers de proximité qui sont de plus en plus placés dans des situations très délicates de gestion de leurs équipes, souvent en diminution constante, et dont les objectifs de production restent à un niveau élevé et inchangé.
Toutes ses problématiques se retrouvent chez la majorité des salariés d’Orange : suractivité, polyvalence, manque d’informations et de formations, objectifs de plus en plus importants et difficiles à atteindre, sentiment d’isolement…
Dans la « digitalisation » vantée et développée par la Direction comme étant le must de la future organisation du travail, l’accompagnement des salariés reste une vraie interrogation. Pour beaucoup d’entre eux, la digitalisation n’est pas si facile à digérer.
Il suffit de regarder les conclusions du rapport SECAFI (enquête triennale 2015 pour le CNPS) sur cet item pour comprendre que la digitalisation à ses limites et surtout qu’elle engendre des RPS si elle n’est orientée que vers une augmentation de la productivité sans bénéfices pour le salarié et sans adaptation au profil du salarié.
La CGT revendique :
– Une étude sur travail prescrit et réel pour la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention primaire
– La présentation d’un plan d’actions que la direction lors de la réunion du CNSHSCT d’octobre prochain.
– Le renforcement des moyens pour les acteurs du SST, leur intégration dans les projets de la direction
– Le maintien et le renforcement des moyens des CHSCT dans les futures organisations des IRP
– Une autre répartition des richesses créées en faveur des salariés et de l’amélioration des conditions de travail
– Des recrutements immédiats permettant de réduire la charge de travail du personnel et de faire un travail de qualité
En complément…
Campus Toulouse Est
A plusieurs reprises la Direction a présenté en CE le dossier du projet « Campus Toulouse Est » qui verra le jour dans la zone de Balma-Gramont.
Il en ressort à chaque présentation la même volonté : concentrer tout le personnel du Grand Toulouse (1353 salariés actuellement) à l’exception de celui basé sur Blagnac, Colomiers ou Portet-sur-Garonne, sur un site unique et cela toujours dans
le même but : économiser et générer du cash !
La CGT s’inquiète de ce regroupement. Il va appauvrir l’offre en terme de sites en rassemblant tous les salariés dans un même endroit alors que les infrastructures publiques ne suivent pas (routes saturées, manque de transport en commun, etc.).
Il est évident que, si pour une partie du personnel les temps de trajet diminueront ou resteront stables, pour beaucoup, ils vont considérablement être allongés. Cette situation pourrait engendrer une forte augmentation de demande de télétravail et de changement de métiers pour espérer être muté sur les sites plus proches du domicile.
En régle générale, la situation risque d’être compliquée pour tous ceux et celles qui ne seront pas interéssés par un lieu de travail dans l’Est Toulousain, sur une zone à très forte concentration d’activités.
Au vu de sa Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), ce choix d’emplacement est surprenant. L’engagement d’Orange en matière de protection de l’environnement devrait être pensé également dans un cadre d’aménagement des territoires.
Dans l’entreprise, les projets de déménagement massif de salariés ont souvent soulevé de vives réactions comme il n’y a pas si longtemps celui avorté concernant les salariés de Portet-sur-Garonne vers Blagnac. On peut légitimement se demander si l’annonce, depuis plus d’un an, de ce nouveau site n’est pas, sous couvert de transparence, essentiellement destinée à travailler les esprits afin que chacun s’y résigne.
Malgré nos réticences, il semble que ce nouveau site verra bel et bien le jour. La CGT suivra de très près ce dossier. Elle souhaite que les directions d’Orange donnent des garanties fortes sur :
- Les possibilités offertes aux salariés ne souhaitant pas déménager sur le nouveau siteLes conditions d’accompagnement.
- L’agencement, l’accès et possibilités offertes sur le nouveau site pour permettre au
personnel de travailler dans les meilleures conditions. - L’assurance que ce déménagement massif ne se traduise pas par de nouvelles coupes
dans les services concernés.
La CGT vous tiendra informés sur l’ensemble du dossier. Elle proposera dans les prochains mois des HIS afin de discuter de vos attentes autour des questions posées par la construction de Toulouse Est.
En complément…
UAT : Projet AT demain
Les organisations syndicales étaient conviées à une séance de négociation portant sur l’accompagnement des Conseillers clients « ambassadeurs » dans le cadre de la mise en oeuvre de l’AT Demain. La CGT a profité de cette négociation pour réaffirmer sa position : l’accompagnement financier ne peut se limiter au seul périmètre des « ambassadeurs » mais doit bien concerner tous les salariés des UAT entrant dans le dispositif.
Refus de la Direction…
la CGT ne participera donc pas à la 2éme séance de négociation dont le seul objet sera de fixer le montant de l’accompagnement financier pour les seuls « ambassadeurs ».
Les conseillers qui vont entrer dans AT Demain, sont bien évidemment, eux aussi, demandeur d’une telle reconnaissance. Leurs compétences ne cessent de s’accumuler, téléphonie, internet, tv, fibre et aujourd’hui AT Demain.
Cette évolution de l’organisation va impacter une énième fois les salariés des UAT. Et ce ne sera pas seulement un changement de posture pour le conseiller comme la Direction essaye de nous le vendre. Le traitement des appels en réitération concentre des cas difficiles à traiter de par la complexité des dossiers ou de par l’insatisfaction qu’expriment les clients vis-à-vis des offres et produits d’Orange et de son SAV. L’expertise requise de la part des salariés est de ce fait plus importante, les temps de traitements des cas clients sont aussi plus longs et nécessitent une charge mentale plus forte. Le niveau de stress est également plus important car les conseillers doivent gérer beaucoup plus de situations conflictuelles. Le suivi des dossiers clients avec programmation des rappels est aussi une nouveauté pour la plupart des conseillers et demande une organisation différente de son travail.
UN ACCOMPAGNEMENT FINANCIER ET DES PROMOTIONS POUR TOUS LES SALARIES ENTRANT DANS AT DEMAIN
La nécessité d’avoir un collectif soudé est indispensable à la réussite de ce projet.
C’est pourquoi la CG T demande un accompagnement pour tous les salariés entrant dans l’AT Demain.
Ne reconnaitre que les ambassadeurs en ignorant les autres conseillers risque de mettre serieusement en peril ce collectif et donc la mise en place de l’AT Demain dans de bonnes conditions.
A l’heure où l’entreprise nous vante l’Accord Reconnaissance Compétences et Qualifications, c’est bien le souhait de tous les salariés entrant dans AT Demain de voir la Direction reconnaitre l’élargissement, une nouvelle fois de leurs compétences et de leurs qualifications.
Exigeons ensemble une mesure d’accompagnement financier et des promotions pour tous les salaries integrant le dispositif AT Demain
En complément…
Maintien du site de Pontarlier UAT grâce à la CGT !
Sur la DO Est, grâce à la ténacité de la CGT (élus CE, DS d’UAT et OWF, DS DO, syndicat départemental, militants, élus et mandatés locaux), les 4 salariés du site de Pontarlier sont maintenus sur leur site.
La direction voulait les envoyer travailler sur le site de Besançon qui est à 1H de route aller. C’est la récompense de plusieurs mois d’investissement, de luttes ( pétition, préavis locaux, interpellation d’élus et du ministre) qui ont permis le maintien de l’emploi sur le site de Pontarlier.
Lire notre tract
En complément…
Projet Bridge : ne soyons pas aveugles !
Malgré les 15 avis « contre » au Comité d’Entreprise de la DO IDF, la Direction Entreprise France (DEF) continue son projet de déménagement de 1300 salariés à Issy les Moulineaux.
La CGT :
- Refuse la mobilité forcée vers Issy-les-Moulineaux,
- Exige le maintien des sites Parisiens intra-muros,
- Propose une pétition conforme à vos réponses aux sondages.
Téléchargez notre tract et notre pétition ci-dessous