Vie au travail
Procès France Télécom : Quels enseignements pour le monde du travail ?
Après deux mois et demi de procès, de mai à juillet 2019, qui amis en exergue les pratiques managériales au sein de France Telecom, mais que l’on retrouve également dans d’autres entreprises pribliques ou privées, au nom de la rentabilité. En attendant le verdicte le 20 décembre prochain, voici le lien de l’émission réalisée par la Nouvelle Vie Ouvrière au Forum social de la Fête de l’Humanité 2019 : Quels enseignements tirer du procès France Télécom pour le monde du Travail ? Avec Maitre Cittadini (avocate de la CGT FAPT) et Christian Mathorel (Secrétaire Général de la CGT FAPT).
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Le 11 juillet 2019 le procès de France Telecom se termine
Le Procès qui fait suite à la « crise sociale de France Télécom » a débuté le 6 mai 2019 et se clôturera le 11 juillet 2019 auprès du Tribunal correctionnel de Paris.
Dix ans après les faits, les hauts dirigeants qui étaient aux commandes de France Telecom et l’entreprise entre 2005 et 2010 doivent répondre du chef d’inculpation de « harcèlement moral organisé ».
Après 10 ans de procédures, l’issue de cette affaire judicaire est très attendue par les parties civiles (notamment les victimes, les familles de victime, les associations et les organisations syndicales dont la CGT), mais également pour l’ensemble du personnel qui a vécu cette terrible période dans l’entreprise. (…)
La CGT appelle à se rassembler ce jeudi 11 juillet 2019
sur le parvis du Tribunal de Grande Instance de Paris
entre 11h00 et 13h30
(Métro ligne 13, arrêt Porte de Clichy)
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Enquête stress et conditions de travail 2019
Ça ne s’améliore pas pour les salariés d’Orange !
43% des salariés d’ORANGE ont répondu à l’enquête:
36 754 salariés d’ORANGE ont répondu à cette enquête en 2019. C’est moins qu’en 2016, mais tout de même bien représentatif. Pourquoi moins de réponses ? C’est surement dû à la surcharge de travail dans les services.
Un manque d’effectif criant !
57% des salariés estiment ne pas être assez nombreux pour le travail à effectuer
77% des salariés disent devoir travailler intensément
77% des salariés estiment devoir aller très vite dans leur travail
Une rémunération insatisfaisante !
68% des employés trouvent que leur rémunération n’est pas satisfaisante.
67% des employés estiment que l’accès aux promotions n’est pas transparent.
Le stress décompensé augmente !
La notion de stress décompensé signifie une situation où les troubles liés au stress ne sont plus compensés et ont un impact avéré sur la santé des salariés.
8453 salariés soit 23% des 36754 répondants sont en stress décompensé ! Il y a une dégradation en 2019 des indicateurs de santé chez ORANGE. 62% des salariés subissent un stress fort ou très fort et se sentent fatigués
Bougez avec la CGT pour obtenir :
- Des embauches massives
- Le passage au 32H/Semaine avec créations d’emplois
- Le 13ème mois pour tous
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Assemblée Générale des Actionnaires du 21 mai: Orange privilégie les actionnaires au détriment des salariés
Le 21 mai 2019 se tiendra l’Assemblée Générale des actionnaires du Groupe Orange. Lors de cette assemblée, les résolutions sur le montant du dividende et la rémunération de nos dirigeants seront votées.
(…)
Cet article est lié à l'action : « Pour une autre répartition des richesses »
Procès France Télécom - Orange
Enfin, il commence !
Après 10 années d’instruction, le procès des principaux dirigeants de France Télécom, qui étaient aux commandes de l’entreprise au moment de la crise sociale en 2009, va s’ouvrir le 6 mai 2019 devant le tribunal correctionnel de Paris.
Ils vont devoir répondre au chef d’accusation de «harcèlement moral organisé». La CGT est partie civile dans ce procès qui va durer 2 mois.
Nous attendons que justice soit avant tout rendue aux collègues qui ont perdu la vie à cause de leur travail, mais aussi à celles et ceux qui vivent encore avec les séquelles morales d’une organisation du travail déshumanisée à l’extrême, érigée au nom des contraintes économiques du
secteur.
Cependant, la CGT ne souhaite pas que ce procès soit uniquement celui des individus qui ont dirigé l’entreprise durant cette période. Il doit aussi permettre de faire la lumière et condamner des choix de gestion purement financière et de managements par la terreur dont l’objectif est de toujours plus rémunérer les actionnaires et la finance au détriment des salariés et de leurs conditions de travail.
Pour la CGT, il y a un grand absent sur le banc des accusés: les actionnaires et donc aussi l’État, qui ont fermé les yeux sur la maltraitance institutionnalisée dans l’entreprise.
Une politique de l’emploi dévastatrice qui se poursuit !
La sacro-sainte politique de réduction des coûts, qui s’est traduite notamment dans le plan « NEXT » par la suppression de 22 000 emplois, a été à l’origine de la crise interne de 2009.
Malgré l’analyse du contexte qui a conduit à cette crise sociale et les mesures qui ont permis d’en réduire les effets durant 3 ans et qui ont également participé à l’apaisement au sein de l’entreprise, les plans d’économies « Chrysalid » (plan stratégique 2010-2015) et « Explore 2020 » (plan stratégique 2015- 2020) ont inévitablement amorcé le retour d’une grande souffrance au travail, notamment par de nouvelles suppressions d’emplois massives.
Depuis 2012, ce sont 12 188 emplois (95% au niveau de la maison mère) qui ont été détruits. Et pour chaque emploi supprimé, c’est une charge de travail qui augmente, des conditions d’exercices qui se dégradent et des pressions sur les objectifs. Cela se traduit également par la remise en
cause des droits des salariés et des tensions importantes dans les services.
En 2016, l’enquête triennale du Comité National de Prévention du Stress (CNPS) révélait que plus de 10 105 salariés du Groupe (21.5% de l’effectif / 47000 répondants) étaient en stress décompensé, c’est-à-dire en stress fort ou très fort. Ce qui signifie une situation où les troubles liés au stress ne sont plus compensés et ont un impact avéré sur la santé des salariés pouvant avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale (burnout/dépression/suicides).
Les restructurations incessantes, les fermetures ou concentrations des sites, la gestion de la décroissance des effectifs, l’augmentation de la charge de travail sans reconnaissance sont autant de facteurs de risques pour la santé et la sécurité des salariés. Les multiples situations de souffrance individuelles, l’augmentation du nombre de burn-outs et de tentatives de suicide l’attestent.
Dans beaucoup d’entreprises y compris de service public, où dominent plus que jamais les stratégies financières au détriment des logiques industrielles, les salariés restent réduits à de simples variables d’ajustement.
Pour la CGT, il est urgent de faire table rase de cette logique financière et destructrice d’emplois et d’individus.
Ce procès est l’occasion de rappeler aux partisans de la rentabilité financière immédiate, qu’on ne peut impunément faire passer la Bourse avant la vie, et surtout que rien ne doit justifier qu’un travailleur perde la vie en la gagnant.