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Communiqués de presse
Changement au COMEX d’Orange: Un remaniement qui annonce la couleur
Le 12 juin dernier, Orange a annoncé un remaniement de son comité exécutif. Cette annonce intervient au moment où la crise sanitaire qui semble s’estomper a mis en lumière la nécessité de construire un monde orienté vers les priorités sociales et environnementales.
La nouvelle équipe a été choisie afin « d’accélérer la mise en œuvre du plan stratégique du Groupe ». Les grands axes du plan engage 2025 sont l’externalisation des réseaux avec la création de Tower Co et Fiber-co, l’accentuation des plans d’économie et des réductions d’effectifs, en réalité un plan de désindustrialisation. Manifestement, la terrible crise sanitaire que nous venons de traverser n’a pas modifié l’appétit des marchés financiers.
Gervais Pélissier, ex-directeur financier pendant la crise sociale de 2009 voit ses prérogatives élargies et devient DRH groupe tout en conservant la transformation et la présidence d’OBS. Avec Stéphane Richard, PDG et Ramon Fernandez, directeur financier, ce sont donc trois profils financiers qui auront les clés de l’avenir d’Orange et de ses salariés. Le signal envoyé est clair et s’adresse bien plus aux marchés financiers qu’aux salariés du Groupe.
Autre fait notable, la « raison d’être » issue de la loi PACTE est rattachée à la directrice exécutive de la communication plutôt qu’à la RSE.
Les craintes, exprimées par la CGT sur la « raison d’être » qui ne serait qu’un artifice destiné à faire du green et du social-washing, se confirment.
Ces changements interviennent au moment où des grands acteurs financiers montent au capital d’Orang. Ainsi Blackrock vient de passer la barre des 5%. Malgré la crise covid-19, Orange a confirmé ses objectifs financiers et de distribution de dividendes qui ne pourront être atteints qu’au prix d’une pression sur l’emploi (suppression, externalisation, sous-traitance…) et l’investissement. A l’heure où l’on annonce une vague de chômage de masse, Orange qui se définit elle-même comme un acteur « responsable », devrait plutôt s’orienter dans une politique d’emploi ambitieuse au service d’un projet industriel.
Plus que jamais, et les événements que nous venons de vivre le confirment, la CGT demande la mise en œuvre d’une politique industrielle qui permettra de réduire la fracture numérique, tout en étant vertueuse sur la question de l’emploi et des augmentations salariales. Cela passe inévitablement par une autre répartition des richesses, et une dé-financiarisation de nos activités, bien loin de l’option affichée !
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Communiqués de presse
Baisse du dividende : Encore loin du compte
Orange a annoncé ce matin la baisse du solde du dividende au titre de l’exercice 2019. Au lieu des 40 centimes par action qui étaient envisagés, ce sont 20 centimes qui seront versés aux actionnaires en Juin 2020, soit plus de 530 millions d’euros.
La CGT prend acte de cette décision qui constitue un premier pas pour répondre à l’exigence de justice, de décence et de solidarité nationale dans le contexte sanitaire actuel et ses conséquences économiques et sociales.
L’utilisation des 530 millions d’euros ainsi récupérés par l’entreprise doit être orienté afin de garantir l’emploi, les salaires, de reconnaitre le travail et d’annuler la confiscation des JTL décidée unilatéralement par l’entreprise.
La CGT, qui par son intervention au conseil d’administration de Mars 2020, a permis que le sujet soit abordé et qu’un groupe de travail se crée. A cette occasion, la CGT a demandé l’annulation dans son intégralité du solde des dividendes 2019 et la suspension du dividende 2020. Ces décisions qui doivent être prises dans toutes les grandes entreprises, y compris Orange, doivent aussi permettre de préparer l’après. Il faut sans attendre aller plus loin.
Des mesures de ruptures sont indispensables.
La crise actuelle confirme que le secteur des télécoms est un secteur stratégique et vital. Dans cette période si particulière, l’engagement et le savoir-faire des salariés permettent à nos réseaux de tenir et de répondre aux besoins essentiels de la population. Pour le personnel d’Orange c’est également un sens retrouvé à leur activité au service du bien commun.
Ce secteur doit sortir de la seule logique financière qui confisque à la population la maitrise des choix essentiels notamment sur le déploiement du Très Haut Débit (fibre, 4G et 5G) permettant de lutter contre la fracture numérique.
Pour la CGT, il est impératif qu’Orange revoit dans son intégralité le plan stratégique Engage 2025 au regard des enseignements que nous tirerons de cette crise. Ce plan, qui ouvre la voie à l’externalisation des réseaux d’Orange et qui prévoit une forte contraction de l’emploi en France, ne doit plus être d’actualité.
Pour la CGT, il est essentiel de maintenir et développer les savoirs faire et l’outil industriel, dont la fiabilité et l’utilité dans la période vont durablement marquer les esprits. Il faut sortir d’une logique financière pour entrer dans une logique industrielle qui permette le développement d’emplois stables et qualifiés, de l’investissement, de la recherche et du développement et la reconnaissance des qualifications du personnel d’Orange.
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Inter-générationnel
Appel des organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FOCom, SUD PTT, aux salarié.e.s d’Orange
Face aux mobilisations qui, depuis le 5 décembre, ne faiblissent pas, les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FOCom et SUD PTT appellent les salarié.e.s d’Orange à amplifier, dès le 9 janvier et les jours suivants, la mobilisation contre le projet de réforme des retraites.
Les dernières interventions gouvernementales confirment les reculs sociaux induits par le projet de réforme et ce ne sont pas les ajustements, notamment financiers, renvoyés à un second round qui modifieront les principes fondamentaux du projet.
Comment le gouvernement peut-il déclarer une réforme plus juste alors que :
– La prise en compte de toute la carrière, au lieu des 25 meilleures années dans le privé et des 6 derniers mois dans le public, pénalisera toutes celles et ceux qui ont une carrière hachée ou ascendante.
– 10 % des cadres ne cotiseront plus sur l’ensemble de leur salaire et seront contraint•e•s de « jouer » une partie de leur retraite sur les marchés financiers (sans aucune garantie de restitution de leur épargne). Avec ce projet, le système de retraite par répartition sera privé de 3 milliards de cotisations par an.
– La compensation des périodes de chômage, maladie, maternité…sera renvoyée à un financement par l’impôt, avec le risque que ce soit plafonné et sous conditions de ressources… Ce qui induira l’exclusion des mécanismes de solidarité.
– Les femmes seront les grandes perdantes du projet, notamment avec la confirmation des reculs sur la réversion et les droits familiaux.
Les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FOCom et SUD PTT souhaitent pouvoir négocier une réforme des retraites qui améliore et renforce le système par répartition.
Les femmes et les hommes, fonctionnaires et de droit privé, de l’entreprise Orange ne seront pas épargnés-es, l’heure est à la mobilisation.
Les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, FOCom, SUD PTT appellent les salarié.e.s d’Orange à la grève et aux manifestations le jeudi 9 janvier et à faire du samedi 11 janvier une journée de manifestation dans tout le pays.
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Vie au travail
Procès France Télécom-Orange: un procès pour l'avenir
Le tribunal vient de condamner les principaux protagonistes du dossier France Télécom Orange pour harcèlement moral et complicité. L’entreprise France Télécom -aujourd’hui Orange- est aussi condamnée.
C’est un jugement important pour les victimes de cette période à France Télécom qui voient leurs souffrances, leur désespoir reconnus et certains coupables condamnés.
C’est un jour important pour tous nos collègues qui ont perdu la vie à cause de leur travail, à leurs familles et à celles et ceux qui étaient et sont encore meurtris par les conséquences et la brutalité d’une politique managériale de harcèlement. Mais aussi à tous nos collègues encore en activité ou en retraites aujourd’hui, touchés eux aussi, et qui ont participé aux luttes et aux nombreux débrayages au cœur de la crise pour dire stop à ce qui était en train de se passer, et pour que s’ouvrent des négociations.
Ce jugement fait date, car il est le premier de ce genre et ouvre des perceptives pour tous et toutes celles qui sont victimes de ce même types de harcèlement dans de nombreuses entreprises encore aujourd’hui.
C’est un point d’appui également pour gagner la ratification de la convention et sa transcription dans la loi française qui condamne toute forme de violence et de harcèlement au travail. La CGT, comme d’autres organisations, l’a exigé dans le cadre des 100 ans de l’OIT à Genève.
« La raison d’être » des entreprises, introduite par la loi PACTE, sensée intégrer les enjeux sociétaux dans les stratégies d’entreprise, apparaît en l’état comme un leurre visant à améliorer l’image détériorée des entreprises dans l’opinion. La direction d’Orange utilise ce sujet dans sa stratégie de communication afin de masquer sa politique destructrice d’emplois et génératrice de mal-être au travail. Ce sont malheureusement les même choix que la direction semble vouloir poursuivre dans le plan stratégique 2020-2025 qu’elle vient de présenter.
Le procès a démontré l’importance d’une démocratie sociale à l’entreprise au plus près des salariés. C’est ce que la CGT porte à travers des représentants du personnel de proximité.
Ce sont les salariés qui font l’entreprise, qui sont au cœur du travail, ce sont eux qui créent toute la richesse et personne d’autre. Ils doivent à ce titre être au cœur des choix.
Lisez également le communiqué ci-joint « Le harcèlement moral institutionnalisé
enfin reconnu et condamné: Un jugement historique »
Communiqués de presse
Engage 2025 : La raison d’être d’Orange, satisfaire les marchés financiers
Orange a présenté, hier, son nouveau plan stratégique, Engage 2025. Sur certains aspects ce plan est un copié-collé des plans précédents : croissance sur OMEA (Afrique) et sur OBS (business services), plan d’économie drastique sur la zone Europe, principalement sur la France qui portera la quasi-totalité des destructions d’emplois (-3 000 à 4 000 par an).
Après des années de destruction de sa capacité d’innovation et de sa recherche et développement, Orange est en panne de nouveaux relais de croissance sur ses marchés traditionnels, ce sont donc une nouvelle fois les salariés qui vont servir de
variable d’ajustement.
Sur le volet infrastructures, ce plan marque une rupture avec la création de TowerCo (filiales où sont logées les antennes mobiles) et de FiberCo (idem sur les prises fibre optique) sur toutes ses géographies. Si Orange en garde dans un premier
temps la propriété, rien n’est à exclure quand à la future structure actionnariale de l’ensemble.
C’est l’amorce de la volonté de séparation réseau- service qui se met en œuvre et qui fait courir à terme un risque industriel immense pour l’entreprise. La force d’Orange aujourd’hui est sa capacité à délivrer des offres intégrées (réseau-service) et ainsi d’assurer une qualité de service différenciante, notamment face aux géants du numérique, les GAFAM.
Sur le plan financier, malgré la bosse d’investissement due au déploiement de la fibre et de la 5G, Orange maintient « a minima » son dividende à 70 centimes d’euros quand d’autres opérateurs européens font le choix de le diminuer. De fait, le dividende sera donc payé en partie ou totalité par l’endettement sur les deux prochaines années, ce qui obérera inévitablement les capacités du groupe à investir dans les services pour continuer à développer ses activités.
Malgré une raison d’être orientée vers les marchés financiers, le message envoyé par la bourse, hier, est clair : investissez moins, vendez encore plus vite vos actifs réseaux et réduisez encore plus vite vos coûts et vos effectifs. En clair : détruisez
l’entreprise et sa capacité de développement pour nous verser nos dividendes. Il est urgent de sortir de cette spirale infernale et de mettre en place une politique industrielle, avec une vision d’avenir sur les nouveaux réseaux et services.
Pour la CGT, la raison d’être d’Orange doit être de développer ses réseaux et services afin d’offrir une qualité de service et garantir un aménagement du territoire cohérent, permettant de satisfaire les besoins des usagers. Cela passe par une appropriation publique (par les salariés, les citoyens et les élus), démocratique, des choix stratégiques dans le secteur des télécoms.
La CGT, avec le personnel d’Orange, est mobilisée à partir aujourd’hui dans le cadre de la journée d’action interprofessionnelle qui débute, ce jeudi 5 décembre, pour défendre le système de retraite par répartition, une autre répartition des richesses produite par le travail et la mise en place d’une réelle stratégie de développement industriel.