ÉTABLISSEMENT DTSI

Tenaces et Efficaces de Septembre 2017

EDITORIAL : Riposter fortement à l’attaque

Le gouvernement vient de proposer sa réforme du Code du Travail partant du principe que le travail est un coût alors qu’il produit les richesses. Cette loi va se rajouter aux précédentes sans même les avoir évaluées et pour cause, elles sont inefficaces.

Le rôle du Code du Travail est de donner les mêmes droits aux salariés et pas de créer des emplois, cela n’a jamais été son rôle !

Le gouvernement vient de confirmer les craintes que nous pouvions avoir.

D’abord, il va accentuer l’inversion de la hiérarchie des normes. La primauté de l’accord d’entreprise, même moins favorable, sur l’accord de branche va s’accentuer dans la plupart des domaines (primes, indemnités diverses, congé de maternité, etc.). La primauté de l’accord de branche sur la loi s’élargit considérablement (durée et renouvellement des CDD, contrats de chantiers).

Le seul effet sera l’amplification du dumping social, en accentuant la mise en concurrence des entreprises et de leurs salariés.

La négociation est un droit des salariés exercé par leur syndicat. Le patronat vient d’obtenir une relation de gré à gré avec un salarié isolé et non protégé dans les PME/PMI. On imagine aisément comment pourront se dérouler de futures négociations. De plus, l’employeur pouvant prendre l’initiative d’un référendum au style déjà connu « choisissez entre la peste et le choléra ».

Une étape supplémentaire dans la liberté de licencier sans contrainte est également franchie avec les ruptures conventionnelles collectives, contournant les règles des plans sociaux.

Enfin, pour couronner le tout, un plafond des dommages et intérêts est fixé pour les indemnités prud’homales, ce qui pourra permettre à un employeur de provisionner un licenciement sans cause réelle ni sérieuse et amortir l’embauche d’un jeune de qualification égale mais moins payé.

Cette loi sur le droit du travail, n’améliorera pas le chômage, va augmenter encore la précarité, développer la pauvreté comme c’est déjà le cas en Allemagne ou en Angleterre.

Le 12 septembre doit être une première riposte de grèves et manifestations à cette loi du travail XXL.

Les dangers du « toujours moins »

Il n’y a que le Président de la République et son gouvernement pour croire (ou faire semblant) que les patrons se préoccupent du bien être de leurs salariés. La réalité est toute autre!

C’est au nom de la concurrence « libre et non faussée » que les entreprises cherchent par tous les moyens à diminuer leurs coûts. Et plutôt que de combattre le coût exorbitant du capital, avec des dividendes toujours plus élevés pour les actionnaires et des financements bancaires ou sur les marchés boursiers toujours plus chers, elles diminuent ce qu’elles appellent le « coût du travail ».

Cette diminution se fait en baissant les effectifs ou bien en utilisant de la sous-traitance à outrance, sans se préoccuper des conséquences pour l’ensemble des salariés  et aussi des clients.

Activités Sociales et Culturelles, ce que nous proposons :

Les activités sociales et culturelles (ASC) sont traditionnellement une vitrine des CE, et pour beaucoup de salariés, c’est le seul lien avec cette instance. L’objectif du législateur en confiant la gestion des ASC aux Comités d’Entreprise (CE) était de laisser aux élus le soin de mettre en place des prestations pour aider les salariés à partir en vacances, accéder aux loisirs et à la culture, ce que faisait auparavant le patronat sous des formes souvent paternalistes et minimalistes.

Bien entendu, depuis ces années, les besoins des salariés et de leurs familles ont évolués, et dans le même temps le « marché des ASC » a attiré des entreprises spécialisées qui proposent des prestations « clés en main ». Que vous propose la CGT pour la DTSI?

Orange aussi se frotte les mains …

Croyez-vous qu’un employeur, le nôtre, se présentant comme digital et humain va profiter des ordonnances pour attaquer les droits des salariés ? Baisser effectivement les salaires ? Par exemple, imaginez (ce qui n’est pas difficile) qu’un autre opérateur du secteur rogne sur les RTT, augmente le temps de travail sans compensation salariale. Qui peut croire qu’Orange ne va pas s’aligner ?

Le Tenaces et Efficaces dans son intégralité ⇒ ICI

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DESI 2020 : ça ne remplace pas des recrutements

Le schéma directeur DESI 2020 est la première réorganisation d’ampleur depuis plusieurs années. Son but annoncé est de simplifier, fluidifier, augmenter la qualité de service et la réactivité pour s’adapter à une concurrence de plus en plus réactive … bref, le verbiage classique qu’on entend à chaque fois.

Le concret c’est essentiellement :

  • mettre les équipes en direction de domaines en face de maximum 3 (en général moins) d’équipes en DEX et vice versa
  • passer de 5 à 3 directions de domaines

Et donc ça va se traduire par des passages d’applications entre équipes, et des redécoupages avec changements de rattachements hiérarchiques.

Contrairement à ce que pensent certaines personnes, la CGT n’est pas par principe contre une réorganisation. Ce qui guide notre appréciation sont les conditions de travail, son sens, l’emploi, ainsi que ce qu’en pensent les salariés.

Mettre les équipes en direction de domaines et en DEX mieux en face les unes des autres est une bonne chose (on passe sur le fait que la situation actuelle est le résultat des réorganisations passées qui avaient pour but … voir le verbiage classique plus haut ☺ ).

La question qui se pose est celle des moyens : il y a des équipes où la situation est déjà tendue, comment trouver le temps d’apprendre ou de former sur d’autres applications ?

Cette situation est le résultat des suppressions d’emplois. Réorganiser, mutualiser, faire des gains de productivité ne remplacera pas des recrutements.

Combien de personnes demain dans les équipes ? combien de départs ? Combien de recrutements ?
C’est la GPEC, Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences, et c’est ce qui est important.

Pour la CGT, ce n’est pas parce qu’une réorganisation ne supprime pas d’emplois directement qu’elle est forcément bonne. Les moyens qui y seront mis seront déterminants non seulement sur sa réussite mais aussi et surtout sur les conditions de travail. Sans moyens supplémentaires, de nombreux salariés se retrouveront en difficulté.

La direction consulte les CHSCT de DESI et le CE DTSI, elle y est obligée. Que fera-t-elle des avis qui seront émis ? s’assiéra-t-elle dessus comme la plupart du temps ?

De plus, on a bien vu, lors de la dernière réunion entre les délégués syndicaux et la direction qu’elle ne souhaite visiblement pas négocier avec les syndicats les conditions d’application de cette réorganisation.

Les groupes de travail ont toujours servis à valider les décisions de la direction, avec parfois des changements à la marge. Qu’en sera-t-il avec le « groupe pluridisciplinaire » mis en place ? D’ailleurs la participation des CHSCT à ce groupe n’est pas celle escomptée par la direction, aucun CHSCT n’y participant en tant que tel.

La GPEC est déterminante dans cette réorganisation. Elle en est pourtant absente.

Ensemble, gagnons les moyens pour faire du travail de qualité qui a du sens
et dans de bonnes conditions !

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