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Vie au travail

Procès France Télécom - Orange

Enfin, il commence !

Après 10 années d’instruction, le procès des principaux dirigeants de France Télécom, qui étaient aux commandes de l’entreprise au moment de la crise sociale en 2009, va s’ouvrir le 6 mai 2019 devant le tribunal correctionnel de Paris.

Ils vont devoir répondre au chef d’accusation de «harcèlement moral organisé». La CGT est partie civile dans ce procès qui va durer 2 mois.

Nous attendons que justice soit avant tout rendue aux collègues qui ont perdu la vie à cause de leur travail, mais aussi à celles et ceux qui vivent encore avec les séquelles morales d’une organisation du travail déshumanisée à l’extrême, érigée au nom des contraintes économiques du
secteur.

Cependant, la CGT ne souhaite pas que ce procès soit uniquement celui des individus qui ont dirigé l’entreprise durant cette période. Il doit aussi permettre de faire la lumière et condamner des choix de gestion purement financière et de managements par la terreur dont l’objectif est de toujours plus rémunérer les actionnaires et la finance au détriment des salariés et de leurs conditions de travail.

Pour la CGT, il y a un grand absent sur le banc des accusés: les actionnaires et donc aussi l’État, qui ont fermé les yeux sur la maltraitance institutionnalisée dans l’entreprise.

Une politique de l’emploi dévastatrice qui se poursuit !

La sacro-sainte politique de réduction des coûts, qui s’est traduite notamment dans le plan « NEXT » par la suppression de 22 000 emplois, a été à l’origine de la crise interne de 2009.

Malgré l’analyse du contexte qui a conduit à cette crise sociale et les mesures qui ont permis d’en réduire les effets durant 3 ans et qui ont également participé à l’apaisement au sein de l’entreprise, les plans d’économies « Chrysalid » (plan stratégique 2010-2015) et « Explore 2020 » (plan stratégique 2015- 2020) ont inévitablement amorcé le retour d’une grande souffrance au travail, notamment par de nouvelles suppressions d’emplois massives.

Depuis 2012, ce sont 12 188 emplois (95% au niveau de la maison mère) qui ont été détruits. Et pour chaque emploi supprimé, c’est une charge de travail qui augmente, des conditions d’exercices qui se dégradent et des pressions sur les objectifs. Cela se traduit également par la remise en
cause des droits des salariés et des tensions importantes dans les services.

En 2016, l’enquête triennale du Comité National de Prévention du Stress (CNPS) révélait que plus de 10 105 salariés du Groupe (21.5% de l’effectif / 47000 répondants) étaient en stress décompensé, c’est-à-dire en stress fort ou très fort. Ce qui signifie une situation où les troubles liés au stress ne sont plus compensés et ont un impact avéré sur la santé des salariés pouvant avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale (burnout/dépression/suicides).

Les restructurations incessantes, les fermetures ou concentrations des sites, la gestion de la décroissance des effectifs, l’augmentation de la charge de travail sans reconnaissance sont autant de facteurs de risques pour la santé et la sécurité des salariés. Les multiples situations de souffrance individuelles, l’augmentation du nombre de burn-outs et de tentatives de suicide l’attestent.

Dans beaucoup d’entreprises y compris de service public, où dominent plus que jamais les stratégies financières au détriment des logiques industrielles, les salariés restent réduits à de simples variables d’ajustement.

Pour la CGT, il est urgent de faire table rase de cette logique financière et destructrice d’emplois et d’individus.

Ce procès est l’occasion de rappeler aux partisans de la rentabilité financière immédiate, qu’on ne peut impunément faire passer la Bourse avant la vie, et surtout que rien ne doit justifier qu’un travailleur perde la vie en la gagnant.

 

 

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Cadre

Flash Cadres N°801 : Un muguet coquelicot !

Alors que le prisme déformant des médias voudrait nous faire croire que le mouvement social se résume désormais aux samedis après-midi plus grenade que cerise, des luttes se renforcent aussi dans les entre-prises et administrations : grèves aux urgences pour dénoncer le man-que de moyens humains et les conditions dans lesquelles le service public de la santé est rendu, la réforme de la fonction publique contre laquelle un front unitaire propose de faire du jeudi 9 mai, une puissante journée d’action pour exprimer les propositions alternatives à la casse programmée du statut des personnels publics. Résumer ce processus à une addition de mécontentements pour viser la convergence des luttes, sans prise en compte des spécificités, risquerait d’affaiblir la nécessaire construction du rapport de forces.
Or, c’est ce rapport de forces que l’Ugict-CGT avec d’autres organisations de cadres avait contribué à créer, et qui a permis de gagner un vote du parlement européen le 16 avril dernier en faveur d’une directive concernant les lanceurs d’alerte. Ce sujet est emblématique de la place spécifique des cadres au moment où s’installe un débat sur l’allonge-ment du temps de travail, où s’annoncent des réformes régressives sur l’assurance chômage et les retraites et où le MEDEF « joue la montre » au sujet de la nécessaire négociation interprofessionnelle sur le statut de l’encadrement. Or le temps presse puisque certaines de nos entre-prises à l’instar de La Poste sont dans les starting-blocks !
A n’en pas douter, l’urgence est à la visibilité de nos revendications spécifiques sur l’ensemble des initiatives qui jalonnent ce printemps et à l’évidence, ce 1er mai constitue le prochain rendez-vous.

On n’oublie rien !
Le procès de France Télécom et de 7 anciens dirigeants, dont l’ancien PDG pour harcèlement institutionnalisé, se tiendra en mai 2019, presque dix ans après l’ouverture de l’instruction.
Beaucoup de victimes ont quitté l’entreprise, si certaines ont tourné la page, d’autres ont vu leur vie basculer, sans pouvoir se reconstruire. La direction de France Télécom/Orange n’a jamais voulu ouvrir de négociations sur les réparations individuelles ou collectives, niant tout préjudice. Souhaitons une condamnation exemplaire, pour que les dirigeants d’entreprises tentés par ces méthodes y réfléchis-sent à deux fois.
Une telle crise peut se produire ailleurs voire se reproduire, tant la financiarisation des entreprises pousse leurs dirigeants à accroître sans cesse la rentabilité à court terme et la productivité que les salariés paient au prix fort.

 

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Rémunération / Carrière

Les fonctionnaires d'Orange seront-ils encore laissés pour compte?

Depuis la négociation du PPCR (Parcours Professionnel, des Carrières et des Rémunérations) en 2015, tous les fonctionnaires d’Orange attendent des mesures significatives pour un parcours professionnel reconnu et une valorisation plus importante de leur rémunération.
Par délégation du ministère de tutelle, les fonctionnaires d’Orange sont gérés par Orange. Cependant toutes les décisions touchant au statut, même négociées/concertées avec la direction d’Orange, doivent être validées par la DGAFP (Direction générale de l’Administration et de la Fonction Publique) et faire l’objet d’un décret.

(…)

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Actions

Négociation Salariale 2019 à ORANGE : la CGT vous donne la parole

Tout au long de cette négociation, la CGT vous a permis de vous exprimer au travers d’une consultation. A partir des éléments de cette consultation, nous avons pu analyser le manque de reconnaissance, la nécessité d’une augmentation du pouvoir d’achat, la suppression des écarts Femme/Homme et l’augmentation du budget pour corriger les anomalies de carrière.Nous avons donc construit nos revendications en tenant compte des attentes énoncées lors de cette consultation. Ainsi nous avons porté :

  • l’augmentation collective de 6 % minimum pour tous correspond aux gains de productivité induits par le numérique. Cela doit se traduire pour les fonctionnaires par une revalorisation de leur point d’indice,
  • le 13e mois pour tous en plus des rémunérations actuelles,
  • la suppression définitive des écarts salariaux femmes/hommes selon le principe « à travail de valeur égale, salaire égal »,
  • la régularisation immédiate de tous les sous-positionnements,
  • lareconnaissance des qualifications des métiers par des promotions,
  • régularisation des 23 000 salariés sans promotion depuis plus de 10 ans,
  • un SMIC à 1 800 € bruts à l’embauche et sans qualifications,
  • qu’aucun salaire cadre en dessous du plafond de la sécurité sociale (3 377€/mois en 2019).

La priorité de la CGT: l’intérêt des salariés !

Tout au long de la négociation, la CGT a oeuvré pour maintenir une unité syndicale jusqu’à la dernière réunion: suspension de séances, déclaration commune et courrier unitaire au PDG d’Orange lui demandant de passer de la parole aux actes suite à sa sortie médiatique : « Nous devons lâcher du lest et rendez-vous à la NAO ».

La CGT a obtenu :

  • la réintroduction de mesures collectives pour tous les cadres sans plafond (hors bande G) alors que la direction privilégiait les mesures « individuelles »,
  • la hausse des mesures collectives de 0,35%,
  • le relèvement des paliers de premiers niveaux de salaire,
  • le doublement du budget « mesures de situations particulières », des salariés sans promotion depuis plus de 10 ans,
  • l’augmentation du budget promotion égalité professionnelle.

Même si cet accord ne répond pas totalement aux exigences exprimées par le personnel, l’unité syndicale initiée par la CGT a permis de faire avancer la négociation permettant d’obtenir un budget global de 3%, en incluant les mesures collectives de 1,75% pour tous, l’augmentation du budget promotions pour les femmes, des mesures de revalorisation des premiers niveaux salaires et le doublement du budget de correction d’anomalies de carrière.
A la demande de la CGT, cet accord prévoit également une enveloppe supplémentaire pour ARCQ, dont le budget était jugé insuffisant jusqu’alors par les salariés.

Au regard de ce que nous avons pu faire avancer et dans la continuité de la démarche que nous avons entreprise en vous consultant en amont, la CGT souhaite recueillir votre avis sur le contenu des mesures. Votre avis est un élément d’appréciation important dans notre choix de signer ou non cet accord.

Exprimez votre point de vue en cilquant sur le lien ci-dessous :

Cet article est lié à l'action : « Pour une autre répartition des richesses »

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Cadre

Flash Cadres N°800 : La colère salariale monte

Alors qu’elles ont un positionnement central dans les organisations du travail, les professions intermédiaires sont souvent enfermées dans le « ni cadre, ni ouvriers » et privées de reconnaissance.
La colère salariale monte, voici quelques chiffres:
83 % (94 % dans la fonction publique) des professions intermédiaires interrogées estiment que les mesures annoncées ne vont pas améliorer leur pouvoir d’achat. 67 % des professions intermédiaires considèrent que leur rémunération est en décalage avec leur implication. 58 % des professions intermédiaires estiment que leur charge de travail a augmenté alors que 44 % des professions intermédiaires considèrent ne pas effectuer un travail de qualité.
Ce vécu est majoritaire dans le public. Pour 48 % des professions intermédiaires les pratiques managériales se sont détériorées. 68 % des professions intermédiaires estiment que les choix et pratiques de leur entreprise ou administration entrent en contradiction avec leur éthique professionnelle.
Ce sondage met en avant pour les professions intermédiaires: la peur du déclassement, l’absence de perspectives de carrière, un temps de travail qui explose et un management qui empêche de bien travailler. L’Ugict-CGT appelle le patronat et le gouvernement à augmenter les salaires, à reconnaître le travail et les qualifications. La réforme de la fonction publique doit permettre aux agents d’avoir les moyens de remplir leurs missions d’intérêt général et de retrouver le sens de leur travail .

Le lest n’est pas lâché
Face au mouvement social, le PDG d’Orange a promis de « lâcher du lest » car « on ne peut opposer le mur du système ». Pendant les négociations salariales, la direction nous l’a opposé, menaçant de relancer la Décision Unilatérale de 2018. Elle est passée du « lest » au « zeste », proposant moins qu’en 2018 et n’a pas voulu discuter du partage de la valeur ajoutée. Pour la 4ème fois en 5 ans Orange verse aux actionnaires plus que ses bénéfices nets, augmentant ainsi de 1,5 Mds la dette. La CGT, créant l’unité syndicale, a obtenu des avancées. Mais nous restons loin des attendus avec une moyenne à 1,75 % quand l’augmentation des minima de branche est à 2 % et que les cadres sous le Plafond de la Sécu perdent leurs points garantis de retraite. Nous affirmons la nécessité d’un 13ème mois et d’augmentations en rapport aux excellents résultats obtenus par notre professionnalisme .

Filouterie
Chez Orange, la consultation à laquelle les personnels sont invités à répondre et qui permettait à la direction d’afficher un climat social apaisé, n’a plus la cote chez les salarié.e.s.
Le baromètre social vire au gris. En effet, lors-que l’on demande l’avis des personnels, il faut mieux que les réponses soient à la hauteur des attentes. Or, dans son jusqu’au-boutisme à traquer les économies sur le dos des salarié.e.s, la direction qui s’est rendue compte de la désaffection des personnels pour ce type d’exercice parce que, in fine, rien ne changeait, a imaginé d’inclure le critère du baromètre social dans les objectifs des cadres. Conséquence: bien que tous les objectifs pour 2018 soient atteints, la part variable des cadres a baissé. Afin de solutionner cette question, la CGT propose que la direction écoute les syndicats !

 

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