ACTUALITÉS

Rémunération / Carrière

Avenant Intéressement : Circulez, il n'y a rien à négocier !

Le 12 juin 2020, la négociation portant sur l’avenant à l’accord d’intéressement s’est ouverte.

Cette première séance a permis de faire un bilan sur l’intéressement aux résultats de 2019 et de négocier les critères pour l’année 2020. La CGT n’est pas signataire de cet accord, mais participe activement afin de porter les revendications du personnel. L’intéressement est un élément de rémunération variable qui est à la seule main de la direction. De plus, la CGT dénonce les critères de déclenchement qui sont aléatoires et sur lesquels le personnel n’a pas de prise. Elle s’oppose à des objectifs orientés par des choix purement financiers au profit des seuls actionnaires. Enfin, cet élément de rémunération est exonéré de cotisations, tant patronales que salariales, et de ce fait ne participe pas à abonder, entre autres, ni nos indemnités journalières en cas de maladie, ni nos niveaux de pension de retraite.

Le bilan 2019 :

Il montre que l’atteinte des objectifs des Indicateurs de Performance Opérationnelle (IPO), de Qualité de Service Client (IQSC) et RSE, a permis d’obtenir un seuil de déclenchement de 4,7 %, ce qui s’est traduit par le versement, en moyenne, d’un demi-mois de salaire supplémentaire. Cumulés à la participation, ces deux éléments de rémunération sont d’environ un mois de salaire supplémentaire en moyenne.

Les perspectives 2020 :

Lors de cette négociation, la direction, de par ses prises de position, a confirmé que l’intéressement est un levier de modération salariale et une variable d’ajustement budgétaire pour l’entreprise. En effet, alors que pendant les négociations salariales, la direction ne cesse de clamer que la crise aura des effets sur les résultats d’Orange afin de limiter les augmentations salariales, pour l’intéressement le discours est positif, tout va bien ! L’IPO est un des critères qui pèse le plus sur le montant de l’intéressement (environ 60%). Il est basé sur des éléments purement financiers : atteinte des objectifs en termes de Chiffre d’Affaire (CA) et de réduction des charges opérationnelles. La direction veut maintenir les objectifs définis pour l’IPO en fin d’année 2019, considérant que malgré les incertitudes, l’entreprise reste engagée sur des objectifs élevés. Le niveau déterminé des objectifs ne permettra pas de les atteindre. La CGT a demandé la révision des objectifs, car au final, ce seront une nouvelle fois les salariés qui seront impactés, et donc leur rémunération. Lors de la seconde séance, nous avons abordé les critères IQSC. Comme pour l’IPO, l’entreprise n’entend pas revoir ses prévisions à la baisse. En effet, malgré la crise actuelle, elle maintient des objectifs supérieurs à 2019 : 2,7% pour les taux de contact SAV GP/Pro (3,4% en 2019), 8,2% pour le m-NPS marché grand client (7,3% en 2019). Le n-NPS marché entreprise reste quasiment stable. La CGT est intervenue à plusieurs reprises pour que l’entreprise ajuste les objectifs des critères de l’intéressement en tenant compte des réalités liées à la crise sanitaire et son impact sur les activités de l’entreprise. L’entreprise n’a rien voulu savoir et est venue à cette négociation pour imposer ses objectifs. En bref : « Circulez, il n’y a rien à négocier ! ». Pour la CGT, cette attitude est inacceptable, nous avons donc quitté la deuxième séance de négociation et invité l’entreprise à nous convoquer lorsqu’il y aura quelque chose à négocier.

Le 13ème mois, parlons-en !

La situation actuelle démontre, s’il en était besoin, que tous les éléments de rémunération variables sont aléatoires et peuvent peser de manière importante sur la rémunération annuelle. Ces éléments variables instaurent, de facto, la modération salariale, répondant ainsi aux injonctions des marchés financiers. De plus, lorsque l’on fait le cumul entre les montants de la participation et de l’intéressement versés en 2019, le personnel d’Orange a, en moyenne, touché environ 1 mois de salaire supplémentaire exonéré de toutes cotisations sociales. Pour la CGT, la solution est la mise en place d’un 13ème mois de salaire pérenne, en sus des rémunérations existantes, permettant ainsi de limiter l’impact aléatoire des dispositifs d’intéressement et de participation.

Les demandes de la CGT :

  • L’augmentation de l’enveloppe intéressement qui est actuellement plafonnée à 5% de la somme des salaires.
  • La suppression de tous les critères sur lesquels les salariés n’ont pas de prise.
  • La neutralisation des absences imposées par la crise sanitaire.
  • Une répartition d’un montant égal à l’ensemble du personnel de l’enveloppe d’intéressement.
  • La mise en place du 13ème mois permettant de pérenniser les éléments de rémunération.

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Rémunération / Carrière

En direct des NAO N°2: Augmenter les salaires, une priorité !

La crise sanitaire, une opportunité pour faire des économies sur le dos des salariés!
Cette deuxième séance de négociation confirme nos craintes. La Direction utilise tous les prétextes de la crise sanitaire pour justifier des économies faites sur le dos des salariés et la nouvelle proposition est trop loin de leurs attentes. La Direction se dit prudente du fait d’un contexte économique incertain. Cependant, cette période exceptionnelle doit amener à une négociation axée sur la solidarité et des augmentations collectives !

La direction a la mémoire courte…..
La direction a su faire appel aux salariés pour traverser la crise sanitaire. N’ont-ils pas été exemplaires ? A l’heure de la reconnaissance, l’entreprise tient un double discours : rassurant, voire ambitieux, pour les marchés financiers et pessimiste, voire inquiétant, pour les salariés. Le PDG dit vouloir saisir toute les opportunités de la crise. Nous ne pensions pas que faire des économies sur les augmentations des salaires du personnel en serait une !

Orange cherche à faire peser le poids de la crise sur le personnel. La CGT s’y refuse…..
La négociation salariale consiste à redistribuer les richesses produites par les salariés. Et cette année, la pandémie n’a pas fait disparaitre les leviers déjà existants comme les 3,2 Md€ de bénéfices en 2019, les 6% de gains de productivité liés au numérique ni le budget économisé sur les dividendes de 500 M€ ou la baisse et la suppression de nombreux Capex/Opex. Pour preuve, les actionnaires ont tout de même perçus 530M€ ! Il est donc bien possible d’augmenter les salaires. La reconnaissance du travail des salariés est une urgence et doit être le seul objectif de cette négociation !

Après les louanges la direction doit passer de la parole aux actes !
Le budget global de nouvelle proposition est seulement de 1,65% soit 0,15% de plus que la première. La Direction continue la provocation d’autant qu’elle ne tient pas compte de nos demandes.

La CGT demande une suspension de séance !
Les organisations syndicales ont exigé de la Direction une augmentation du budget global plus significatif, celle-ci entend la demande et s’engage à nous faire une dernière proposition lors de la prochaine séance de négociation.

Cette négociation doit être à la hauteur des attentes du personnel d’Orange !

Les salariés doivent se mobiliser pour réclamer :
• Des augmentations collectives de 6 % minimum pour tous qui correspondent aux gains de productivité réalisés par le numérique. Cela doit se traduire pour les fonctionnaires par une revalorisation de leur point d’indice.
• Le 13e mois pour tous en plus des rémunérations actuelles.
• Une prime exceptionnelle de 1 000 € pour tous
• La suppression définitive de l’écart salarial femmes/hommes selon le principe « à travail de valeur égale, salaire égal »
• La régularisation immédiate de tous les sous-positionnements.
• La reconnaissance des qualifications des métiers par des promotions.
• Un SMIC à 1 800€ bruts à l’embauche et sans qualifications.
• Aucun salaire cadre en dessous du plafond de la sécurité sociale (3 428€/mois en 2020).

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Les infos du CSEC Orange

En direct du CSEC - Séances des 26 et 27 mai 2020

Points à l’ordre du jour
• Point Suivi des dispositions prises par l’entreprise dans le cadre de l’épidémie de Coronavirus :
Information sur le déploiement des mesures communes au niveau de l’UES Orange pour accompagner le déconfinement progressif décidé par le gouvernement.
• Point Information conventionnelle annuelle des élus du CSEC sur les orientations d’Orange France.
• Point Information conventionnelle annuelle des élus du CSEC sur les orientations du domaine intervention

Point Suivi des dispositions prises par l’entreprise dans le cadre de l’épidémie de Coronavirus

La CGT a réclamé que tous les CSEE soient consultés afin de prendre en compte les conditions sanitaires spécifiques à leurs périmètres.
Encore une fois, la CGT déplore que la Direction confonde vitesse et précipitation pour le Plan de Reprise d’activité et le dialogue social. Depuis le début de la crise, à chaque réunion de la Commission de Prévention des Risques Professionnels et de la Promotion de la Santé au Travail, aucun document préparatoire ne lui est fourni. Les élus du CSEC, quant à eux, ils ne les ont reçu que la veille de la plénière !
La priorité du PRA: relancer la production pour faire des profits au plus vite!
À ce jour, la totalité des boutiques et les sites techniques sont ouverts. Les sites tertiaires rouvriront progressivement d’ici fin août sur avis du Directeur Orange du périmètre, et selon le respect du protocole des règles sanitaires en vigueur. À ce titre, la CGT réclame que les Commissions SSCT puissent effectuer la visite de ces sites avant leur ré-ouverture.
La CGT a demandé aux AD de s’assurer de la dotation et du renouvellement régulier des matériels de protection aux équipes de vente. Elle a réclamé que le port du masque soit rendu obligatoire pour les clients, à l’instar de beaucoup de commerçants. La CGT alerte d’une recrudescence des incivilités ! Les directions des AD doivent les prendre en compte sérieusement.
Pour l’instant, exceptionnellement, les boutiques ne fonctionnent que sur rendez-vous (10 000 RDV par jour). Une fois la pandémie terminée, l’exception ne doit pas devenir une règle, car elle sera une source d’insatisfaction client inutile pour ceux se présentant sans rendez-vous, et qui devront attendre la disponibilité d’un conseiller.

Orange a une situation financière solide permettant de limiter les effets éventuels de cette crise sanitaire. Durant cette pandémie, la direction en a fait bénéficier immédiatement les actionnaires. Par contre, elle ose demander aux salariés des efforts pour compenser rapidement les pertes financières en sacrifiant des JTL, en posant des congés (dispositif 2+3) ou des arrêts maladie si le travail à domicile est impossible et demain, ce sera certainement en augmentant leur temps de travail. La CGT a dénoncé la décision injuste de la Direction d’imposer le dispositif 2 congés +3 asa aux parents qui n’ont pas d’option de garde de leurs enfants.
La CGT a demandé à la Direction de continuer à verser les montants moyens des Parts Variables Commerciales, mais également des Parts Variables Managériales tant que le pays sera en urgence sanitaire et que les activités n’auront pas retrouvé un fonctionnement « normal ».
La CGT est pleinement mobilisée depuis le début de la crise sanitaire afin de mettre tout en œuvre pour que les retours sur les lieux de travail se fassent en garantissant la sécurité et la santé de toutes et tous avec l’ensemble des protections nécessaires. La CGT s’engage également pour que les salariés, exemplaires dans cette période de crise exceptionnelle, aient toute la reconnaissance qu’ils méritent.

Travail à domicile en confinement: La direction organise-elle un travail illégal ?

Obtenue par la CGT, la direction a versé une prime dite « de télétravail ». Elle sera d’un montant de 30€ pour deux mois. Le personnel ne demande pas l’aumône ! Comment expliquer que la direction leur refuse matériels, verse une prime d’un montant indigent, ne prend pas en charge des frais comme le permet l’accord sur le télétravail, pendant qu’elle profite des bénéfices sur leur dos au détriment de leur santé physique et mentale ? À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, la CGT demande l’ouverture urgente d’une négociation sur le travail à domicile en mode confiné qui n’est encadré par aucune réglementation. Il ne peut être assimilé à du télétravail du fait de sa durée, des conditions de travail dégradées voir inadaptées, des frais supplémentaires subits, des journées de travail non encadrées. L’entreprise en tire des bénéfices : gains de productivité (travail à domicile) et économies de charges grâce aux fermetures de sites.
Après presque 3 mois de travail à domicile, la CGT dénonce un état de santé physique et mental de bon nombre de salariés-es très fortement dégradé : horaires de travail rallongés, charge cognitive plus importante, sentiment d’abandon de la hiérarchie et conditions matérielles inadaptées (bruit, chaise…).
À ce titre, la CGT a exigé de la Direction qu’elle réalise une enquête sérieuse concernant les RPS et TMS, et de ne pas se contenter de quelques questions orientées et posées sur les mobiles.

Disponibles et à votre écoute, sollicitez vos élus de proximité CGT pour porter votre parole.

Information conventionnelle annuelle des élus du CSEC sur les orientations Orange France

La CGT refuse l’accélération de la financiarisation de l’entreprise..
Au cœur d’une pandémie sans précèdent, la Direction a présenté aux élus du CSEC une note non réactualisée sur les Orientations stratégiques OF 2020. Quel mépris à l’encontre des élus CSEC et des salariés !
La direction d’Orange continue sa marche en avant, comme si la crise sanitaire que nous vivons, n’avait aucune incidence : « Nos objectifs seront retravaillés, mais nos ambitions stratégiques restent inchangées ».

L’avenir, les activités Orange au service de la population..
La direction confirme sa volonté de séparer les réseaux et services en dissociant ses métiers, opérateur d’infrastructures et opérateur commercial, tout en soutenant la sous-traitance accrue, source infinie de profitabilité. La CGT tire la sonnette d’alarme sur les Orange Concessions et TowerCo, car le maître-mot de la direction est LA RENTABILITE.

Or cette crise a démontré que les réseaux (fibre, mobile, cuivre) sont un bien public qu’il faut à tout prix protéger. Tant plébiscités pendant le confinement, nos héros des réseaux ne doivent pas être les sacrifiés de demain !
La direction a l’ambition de devenir leader partout. Comment ? Alors qu’elle poursuit la réduction des coûts (décroissance des effectifs) tout en externalisant davantage ses activités. Elle ambitionne aussi de conquérir les zones peu denses. Comment ? Alors qu’elle participe à la désertification des territoires en délaissant cette population rurale.
La CGT a toujours dénoncé le nouveau maillage du réseau de distribution, associé à l’ancrage territorial, consistant à fermer des sites et des boutiques de proximité au profit des zones à forte densité de population.

L’ambition aux profits et à la rentabilité commerciale..
La direction poursuit sa transformation avec, comme relais de croissance, le modèle multi-service axé famille (maison protégée et connectée) sur le marché GP et sur le B2B, en se différenciant sur les marchés E et PRO-PME (DATA, IA, IT, cloud, cyber sécurité,..), la multi-canalité et l’excellence client. Ce sera avec des moyens en baisse, puisque les effectifs diminuent, et la sous-traitance à bas coût augmente.

..Et la place de l’humain dans tous ces projets ?
Rien sur le volet social, si ce n’est la flexibilité des salariés au travers de l’ARCQ. Quel avenir, quand Orange externalise toutes ses activités ? Quelle reconnaissance, quand elle dépend de «l’ARCQ..naque», tant décriée ? Aucune réponse sur le futur du personnel.

La fusion Orange Caraïbe SA dans Orange SA dans le flou complet..
« Ce projet de fusion simplifiée reste toujours d’actualité », dit la direction. Alors qu’il concerne quelque 325 salariés, à nouveau, la direction élude nos questions.

Des engagements pour se donner conscience.. des belles paroles..
Orange s’engage sur une entreprise responsable avec une exemplarité sociale (l’égalité numérique) et environnementale (baisse émission CO2). Un discours qui ne colle pas avec cette quête de la rentabilité qu’elle entend poursuivre. Grâce à l’opportunité du « travail à domicile» en confinement, Orange mène des études d’impact dans l’optique de renforcer le télétravail et le télé management entre autres.

Information conventionnelle annuelle des élus du CSEC sur les orientations du domaine intervention

Stop à la marchandisation des réseaux!
Comme pour les orientations d’Orange France, l’impact du Covid-19 serait à la marge pour celles du domaine de l’intervention, dixit la direction. Orange entend organiser le démantèlement des réseaux fibre et 5G, et lancer un processus de cessions d’actifs. Dans un 1er temps, basé sur des partenariats, Orange concession sur les RIP ou TowerCo sur les points hauts du réseau mobiles prioriseront l’optimisation des coûts et des revenus, les gains de productivité et la rentabilité. La CGT dénonce les prémices d’une séparation des réseaux (Operateur d’Infrastructure) et des services (Operateur Commercial) en les externalisant. Les réseaux indispensables à la nation ne peuvent être entre les mains des spéculateurs.

Les Métiers de l’intervention sont indispensables !
Au cœur de la stratégie, le réseau est pourtant mis à mal essentiellement par un manque de moyens dû aux sous-effectifs chroniques et à l’externalisation de nombreuses activités vers de la sous-traitance à bas coûts. Les conséquences sont l’insatisfaction client grandissante, l’explosion des dérangements SAV due à l’abandon du réseau cuivre sous la menace d’une amende colossale d’1Mds€ par l’ARCEP, et aux manquements des prestataires (équipements, manque de temps, formations..). Ce qui se confirme par la dégradation du réseau fibre (augmentation des dérangements) qui n’a même pas dix ans. Cela fait très peur !!!

Des réseaux publics au service de la population !
La crise actuelle, a plébiscité les réseaux et ses métiers dont les missions ont été valorisées. La direction doit changer de cap! Pour la CGT, les ambitions de qualité réseau et de satisfaction client doivent passer, non par des mesures cache-misères, mais bien par la nationalisation des réseaux (cuivre, Fibre et Mobile) qui sont un bien public à protéger, afin de permettre leur déploiement sur tout le territoire.

Les salariés ont tous un avenir !
Pour la CGT, l’humain doit être remis au cœur de la stratégie afin d’ouvrir des nouvelles perspectives d’avenir. Cela passe par la ré-internalisation de toutes les activités externalisées afin de mettre un terme au dumping social, via la sous-traitance bon marché. C’est aussi par un plan d’embauche massif et ambitieux, en remplaçant tous les départs, pour mettre fin aux sous-effectifs chroniques, à la souffrance du personnel et aux réorganisations et mutualisations incessantes. C’est également par un véritable plan de formation complet et volontariste pour les transferts de compétences. Et enfin, par une véritable reconnaissance des salariés par la revalorisation de tous les salaires et de tous les métiers, pour la plupart mal payés, mais souvent indispensables.

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Communiqués de presse

Changement au COMEX d’Orange: Un remaniement qui annonce la couleur

Le 12 juin dernier, Orange a annoncé un remaniement de son comité exécutif. Cette annonce intervient au moment où la crise sanitaire qui semble s’estomper a mis en lumière la nécessité de construire un monde orienté vers les priorités sociales et environnementales.

La nouvelle équipe a été choisie afin « d’accélérer la mise en œuvre du plan stratégique du Groupe ». Les grands axes du plan engage 2025 sont l’externalisation des réseaux avec la création de Tower Co et Fiber-co, l’accentuation des plans d’économie et des réductions d’effectifs, en réalité un plan de désindustrialisation. Manifestement, la terrible crise sanitaire que nous venons de traverser n’a pas modifié l’appétit des marchés financiers.

Gervais Pélissier, ex-directeur financier pendant la crise sociale de 2009 voit ses prérogatives élargies et devient DRH groupe tout en conservant la transformation et la présidence d’OBS. Avec Stéphane Richard, PDG et Ramon Fernandez, directeur financier, ce sont donc trois profils financiers qui auront les clés de l’avenir d’Orange et de ses salariés. Le signal envoyé est clair et s’adresse bien plus aux marchés financiers qu’aux salariés du Groupe.

Autre fait notable, la « raison d’être » issue de la loi PACTE est rattachée à la directrice exécutive de la communication plutôt qu’à la RSE.

Les craintes, exprimées par la CGT sur la « raison d’être » qui ne serait qu’un artifice destiné à faire du green et du social-washing, se confirment.

Ces changements interviennent au moment où des grands acteurs financiers montent au capital d’Orang. Ainsi Blackrock vient de passer la barre des 5%. Malgré la crise covid-19, Orange a confirmé ses objectifs financiers et de distribution de dividendes qui ne pourront être atteints qu’au prix d’une pression sur l’emploi (suppression, externalisation, sous-traitance…) et l’investissement. A l’heure où l’on annonce une vague de chômage de masse, Orange qui se définit elle-même comme un acteur « responsable », devrait plutôt s’orienter dans une politique d’emploi ambitieuse au service d’un projet industriel.

Plus que jamais, et les événements que nous venons de vivre le confirment, la CGT demande la mise en œuvre d’une politique industrielle qui permettra de réduire la fracture numérique, tout en étant vertueuse sur la question de l’emploi et des augmentations salariales. Cela passe inévitablement par une autre répartition des richesses, et une dé-financiarisation de nos activités, bien loin de l’option affichée !

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Les infos du CA

La lettre CGT du Conseil d'Administration N°176

Les Télécoms, un secteur essentiel

La crise du covid-19 aura révélé le poids et l’emprise du numérique sur nos vies, que ce soit dans le domaine privé, comme dans le champ du travail. Elle a également remis sur le devant de la scène la fracture numérique entre les populations. En 2020, plus de 6 millions de français n’ont pas accès à internet notamment dans les zones rurales.

Durant la période du confinement, près d’un quart de la population active a été en situation de télétravail, soit plus de 6 millions de salariés. Ce chiffre a été multiplié par 7 depuis le début de la crise. 80% des français ont depuis le début de la crise utilisé un outil digital qu’ils ne connaissaient pas (téléconférence, visioconférence), et le nombre de mails a augmenté de 60%. Une partie non-négligeable de la vie économique, surtout des grandes entreprises, a pu se réorganiser très rapidement, grâce au digital et aux services des opérateurs. La mise à disposition de ces outils et services a permis d’amortir le choc de cette crise et de maintenir une activité a minima. Les opérateurs ont également joué un rôle important dans la gestion même de la crise sanitaire : les capacités de réception d’appels du SAMU ont été multipliées par 8 en quelques jours, et celles de l’AP-HP par 6 en 48 heures.
Les opérateurs de télécommunication jouent également un rôle essentiel dans le maintien de la vie sociale. Citons par exemple le maintien de la vie scolaire et les cours à distance. Beaucoup de services de messagerie ont aussi vu leurs usages exploser (l’usage de What’s app a été multiplié par 5). Comme dit précédemment, les usages de téléphonie ont bondi de 50%. Les réseaux de télécommunication ont permis à la population de maintenir le contact avec leurs proches, parfois de reprendre contact avec des personnes qu’on n’avait pas vues depuis longtemps, en résumé, de supporter les contraintes du confinement. Ces moyens de communication ont favorisé le respect du confinement tout en évitant une désocialisation. Enfin, il faut ajouter le développement exponentiel de la télémédecine (consultations en Visio), qui a permis aux médecins de continuer leur activité en évitant d’être trop exposés.
Ce tableau ne doit pas nous faire oublier que la fracture numérique a été durement ressentie. On le sait, elle est d’ordre sociale, territoriale et générationnelle. Là où les débits sont les moins importants, il est impossible, pour un foyer, de télétravailler, d’assurer l’éducation des enfants tout en regardant Netflix. Les 27% de la population (Source Défenseur des droits) qui sont en situation d’illettrisme numérique n’ont pas pu bénéficier de ces services. Et c’est souvent constaté dans les catégories sociales les moins favorisées.
Les salariés d’Orange ont pu démontrer pendant cette période tout leur savoir faire et leur investissement. Si les réseaux ont tenu bon, si le capacitaire a été au rendez-vous, c’est parce que cette entreprise, avec son histoire et ses valeurs, a su être présente et mobilisée. Mais si nos réseaux ont su être résilients, c’est parce que nous en avons encore la maîtrise et la propriété. La CGT estime que cette crise doit nous interroger, d’une part sur le sens de nos activités, mais aussi sur les orientations pour le futur, notamment celles inscrites dans le plan stratégique 2025. D’ores et déjà, les premiers signaux qui sont envoyés n’inspirent pas confiance : contraction des budgets dans les unités, accélération des plans de transformation, maintien des guidances financières qui n’ont pourtant aujourd’hui plus beaucoup de sens.
Si tout le monde s’accorde à dire qu’Orange est un acteur essentiel, voire vital au bon fonctionnement du pays, alors il est urgent de stopper cette spirale infernale destructrice d’emplois et de savoir-faire avant que l’entreprise ne perde le contrôle de ses activités. Le poids croissant de la sous-traitance, les transferts d’activité vers les équipementiers, la volonté d’externaliser les actifs réseaux nous font courir un risque industriel majeur à moyen terme.

Dividende : la Direction générale battue

C’est pour donner suite à une intervention de la CGT que le débat sur la baisse du dividende s’est ouvert au sein du conseil d’administration. Il s’agissait de neutraliser le versement du reliquat : 40 centimes (sur les 70 centimes) prévus en ce mois de juin. La demande de la CGT dans cette période de crise et d’incertitude était d’annuler ce versement pour soutenir l’emploi et les salaires dans le secteur, et préserver les marges de manœuvre et donc la pérennité de l’entreprise. Malgré la volonté de la direction de maintenir le coupon, une baisse de 20 centimes sera décidée sous la pression de l’état. C’est donc une baisse de 30% du dividende qui sera entériné pour l’exercice 2019, et 500 millions d’euros d’économisés pour Orange. La CGT demande l’annulation du dividende pour l’exercice 2020, mais l’assemblée générale qui vient de se tenir en mai, l’objectif de 70 centimes a été réaffirmé pour cette année.
Lors d’une interview sur France Inter, le PDG d’Orange, qui manifestement avait encore du mal à accepter la baisse du dividende, a eu cette phrase malheureuse pour justifier un coupon élevé : « je pense aux 600000 petits porteurs comme vous et moi ». Chacun appréciera…les « petits porteurs » possèdent 6,7% du capital, soit en moyenne 180 actions chacun, une baisse du dividende de 20 centimes les ampute donc de 36 euros…Il n’est pas certain qu’avec un salaire de près de 2 millions d’euros et plus de 30000 actions en portefeuille les « petits porteurs » jouent dans la même cour que le PDG d’Orange.
Mais ce que ne dit pas le PDG d’Orange, c’est qu’en effet les actionnaires institutionnels sont très demandeurs de dividendes ; Orange est en effet considérée comme une « action de rendement », et les investisseurs sont en attente de dividendes, notamment les fonds de pension anglo-saxons, Blackrock et Vanguard en tête. C’est un problème de fond, car la stratégie d’Orange repose exclusivement sur la satisfaction de ces acteurs (qui ont un poids non-négligeable dans le choix de la gouvernance du groupe), ce qui explique la politique de la direction générale sur le dividende.

Engage 2025 doit être abandonné

Comme ses prédécesseurs, le nouveau plan stratégique est principalement axé sur des programmes d’économies. Les deux précédents plans étaient accompagnés de deux plans d’économies brutes (« Explore 2020 » : plus de 3 milliards ; « Chrysalid » en 2015 avec également 3 milliards). En réalité, ces plans avaient surtout vocation à maintenir une base de coûts stables dans le cadre d’un chiffre d’affaires qui lui aussi restait relativement stable. Ils étaient également nourris par des promesses d’un dividende à 0,6 cts d’euros par action quel que soit les résultats du Groupe soit environ 2 Mds de dividendes par an. Cette fois-ci, ce plan a vocation à réaliser 1 milliard d’économies nettes sur les coûts indirects. Cela revient en réalité à réaliser 1 milliard de plus que les plans précédents. Bien loin de desserrer l’étau, on peut craindre une accentuation de ces objectifs pour compenser les pertes de CA liées à la crise Covid-19. Le risque de désindustrialisation de nos activités et de perte de savoir faire est un risque majeur.
Mais la rupture et le changement qu’introduit Engage 2025 est l’externalisation de nos réseaux, notamment avec la création de Tower Co et de fiber-co. Si ces politiques devaient être menées à terme, l’impact social serait très violent. Privés de leurs réseaux, d’une partie de leurs revenus et incapables de concurrencer les grandes plateformes de services, l’avenir des opérateurs pourrait être remis en question. Ce n’est pas un scénario pour demain, ce sera un processus lent sur 10 à 15 ans. Il est urgent de le stopper et de dénoncer ce qui est à l’origine de ce processus. En particulier se rappeler que les analystes financiers et le fameux marché étaient contre la hausse des investissements. La cession de ces Tower-Co permet de transformer les investissements (CAPEX) en charges d’exploitation (OPEX). Le changement est majeur : un investissement prépare l’avenir et pérennise l’entreprise. Une charge doit se réduire. On laisse chacun imaginer ce que notre réseau, que tout le monde loue aujourd’hui, aurait été si ce type de raisonnement était à l’œuvre il y a quelques années.
Si chacun convient de l’importance vitale et stratégique de l’opérateur historique dans la période, il est urgent de changer de paradigme. Les capacités d’Orange à maîtriser son réseau doivent être maintenues et décrétées comme un enjeu de souveraineté. À ce titre, la propriété des réseaux et le maintien et développement des savoir-faire, au regard de la période qui vient de s’écouler, doivent être au cœur de la stratégie d’Orange. Cela doit se traduire par l’arrêt des destructions massives d’emploi : depuis 2013, Orange supprime en France entre 3000 et 4000 emplois par an.
La crise que nous connaissons est aussi un accélérateur des usages numériques, et donc d’opportunités et de besoins nouveaux. On peut donc s’interroger sur l’abandon de la e-santé ou de la smart-city dans les axes stratégiques du plan. Au-delà d’une vision financière qui vise à ajuster les coûts à l’exigence de dividende, la CGT demande une vraie ambition pour Orange. Cela demande évidemment une volonté et une vision industrielle.

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n°39 Septembre-novembre 2023

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