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REFORME DE L’ASSURANCE CHOMAGE
Dès avant la crise sanitaire, le gouvernement souhaitait réaliser 3,4 milliard d’économie en deux ans sur le dos des plus précaires et des privés d’emploi. La ténacité de la CGT et de l’ensemble des organisations syndicales et, surtout, la résistance des salarié-e-s sur le terrain ont mis le gouvernement en échec.
Des décrets datant de l’été 2019 prévoyaient plusieurs mesures régressives :
• quasi disparition des droits rechargeables, dispositif qui permet aux allocataires arrivés en fin de droits de les renouveler en fonction de leur nouvelle période de travail ;
• passage de quatre à six mois des seuils d’ouverture des droits aux allocations chômage ;
• nouvelle formule de calcul des indemnités prenant en compte les jours non travaillés ;
• dégressivité des allocations pour les cadres, les salariés ayant gagné 4 500 euros bruts par mois verraient leurs allocations diminuer de 30 % à partir du septième mois de chômage.
1,3 million de demandeurs d’emploi auraient perdu des droits dans le cadre d’une telle réforme. La CGT, FO, la CFE-CGC et Solidaires ont donc effectué des recours devant le Conseil d’Etat à l’automne 2019.
L’audience s’est tenue le 4 novembre 2020 et le Conseil d’État déclare illégale la disposition centrale des décrets gouvernementaux : Le calcul des allocations mensuelles se base non plus sur le total des salaires divisé par les jours de travail mais sur ce total divisé par les jours correspondant aux périodes sur lesquelles les contrats ont eu lieu. Ce serait une rupture d’égalité entre allocataires. En effet, deux personnes ayant eu la même durée de travail et le même salaire pourraient avoir une allocation du simple au quadruple, selon si les contrats se sont étalés dans le temps ou, au contraire, s’il s’agit d’un seul emploi continu.
Le 31 mars 2021, en plein mouvement des intermittents du spectacle, le gouvernement sort un nouveau décret qui s’assoit sur le jugement du Conseil d’Etat du 4 novembre 2020. Au-delà de la réouverture des lieux culturels, de la prolongation de l’année blanche pour les intermittents du spectacle, des occupations de théâtres comme celui de l’Odéon, c’est bien la lutte contre la réforme de l’assurance chômage qui fédère tous les intermittents de l’emploi : spectacle, événementiel, secteur hôtelier, guides, conférenciers…
Le 21 mai, CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU et UNSA déposent alors un nouveau recours devant le Conseil d’Etat. L’audience devant le Juge des référés a montré un gouvernement incapable de justifier sa réforme, tant sur la forme que sur le fond. Le jugement retient le caractère urgent qui nécessite une suspension, avant une éventuelle annulation complète de la réforme.
La CGT se félicite de l’unité syndicale très large et de la convergence très grande avec de nombreuses associations et collectifs qui combattent cette réforme.
Après cette première victoire, la mobilisation doit continuer, non seulement pour empêcher définitivement l’application de cette contre-réforme, mais également pour imposer l’ouverture de droits pour tous les chômeurs et précaires et gagner, à terme, une autre protection sociale.
La CGT propose de construire une sécurité sociale professionnelle, pour ouvrir à toutes et tous des droits attachés à la personne, garantis collectivement dans un nouveau statut du travail salarié.
Rémunération / Carrière
Un accord intéressement loin des attentes
La CGT a fait le choix de ne pas signer l’accord sur l’intéressement qui va s’appliquer pour les trois prochaines années. Les critères retenus pour déterminer le montant sont antinomiques avec les intérêts des personnels. De plus, la formule retenue ne garantit en rien son montant pour les prochaines années.
Le principal élément retenu (60% du total) pour déterminer le niveau d’intéressement est financier : c’est le cash-flow généré par l’activité (EBITDAAL retranché des investissements), critère qui sert habituellement à la détermination des dividendes à verser. L’atteinte de cet objectif est conditionné soit à la baisse de la masse salariale, soit à la baisse des investissements (et les deux en réalité …). Cela se traduit par moins d’emplois, moins de rémunérations et moins d’investissements à l’avenir.
Le second indicateur est un critère de qualité de service sur l’ensemble des produits d’Orange. Or, la sous-traitance est de plus en plus massive, avec 80% de la relation client, 70% dans les interventions techniques. C’est donc en réalité un baromètre de la qualité de service délivrée par nos sous-traitants que l’on mesure, sur lequel les salariés d’Orange n’ont pas la main et subissent les choix stratégiques de la direction.
Enfin, la direction utilise un dernier indicateur de Responsabilité Sociale et Environnementale basé sur le taux de CO2 par client, très indécis et peu transparent sur son calcul. Ainsi, il n’intègre pas le taux de CO2 émis par l’ensemble de la chaine de production, notamment des sous-traitants et donne qu’une vision partielle du niveau d’émissions carbonées de nos activités.
La CGT a fait plusieurs propositions pour rendre plus juste la mesure et apporter plus de garanties au dispositif :
-Une répartition d’un montant égal à l’ensemble du personnel de l’enveloppe d’intéressement
-La prise en compte dans le calcul de l’intéressement des congés maladie, des absences pour fait de grève, du temps partiel …
-La suppression de tous les critères de calcul sur lesquels les salariés n’ont pas de prise
-L’augmentation du montant global de l’enveloppe sur l’intéressement, bien au-delà du plafond à 5% de la masse salariale.
Faisant peu de foi de nos propositions, la CGT a décidé de ne pas signer cet accord proposé par la direction qui restera en état un simple outil de management.
Égalité professionnelle
Communiqué commun : Les femmes d’Orange, vont-elles devenir invisibles ?
Face à un bilan de l’accord précédent inquiétant et un projet proposé loin des attendus, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, SUD ont demandé la prolongation de l’accord actuel, n’ayant pas les éléments concernant les données 2020. Nous avons obtenu la suspension de la négociation « Égalité Professionnelle et Équilibre Vie privée – Vie professionnelle » et élaboré un revendicatif commun afin d’être entendus par La
Direction.
LÀ OÙ LE MARKETING SOCIAL FAIT PRENDRE DES VESSIES POUR DES LANTERNES
La Direction communique beaucoup, en interne et en externe : « Box diversité », microlearning de sensibilisation au sexisme, formation « HF Management », « Happy men share more », la « Semaine égalité professionnelle », « Index Egalité Professionnelle »…La Direction met en avant de nombreux « Labels » pour masquer la réalité de ses chiffres car ses résultats sont loin d’être aussi idylliques !
UN TAUX DE RECRUTEMENT DES FEMMES EN BERNE
Les premiers chiffres présentés poursuivent leurs déclins ! Même dans la filière « domaine client », le taux de féminisation des recrutements a chuté : il est passé de 43% en 2018 à 38,7% en 2019. La crise sanitaire n’explique pas tout et certainement pas les inégalités professionnelles !
Dans les « Unités d’Intervention », les classes de techniciennes et de chargées d’affaires rencontrent leur public et mettent à disposition d’Orange un vivier important. Ces classes constituent de véritables opportunités pour accroître le nombre de femmes dans les métiers techniques. Pourtant, le taux de féminisation des recrutements en CDI n’est que de 57% en 2020, contre 80% les années précédentes ; même si des efforts ont été fournis ces dernières années, nous notons aujourd’hui un fort relâchement. Ce n’est pas comme cela qu’on rattrapera le retard sur les métiers techniques, où on décompte seulement 22% de femmes. Nous demandons des CDI et non des CDI Intérims qui se multiplient dans ces unités. Si aucune dynamique d’inversion ne se fait, les femmes seront rapidement RARES dans toutes les unités.
QUAND LA MIXITÉ DES BUDGETS SALARIAUX MAINTIENT LES INÉGALITÉS
Les organisations syndicales ont obtenu ces moyens en 2011, malheureusement la mixité de ces budgets a souvent induit une dérive de la finalité de ces mesures. Nous revendiquons une application et un suivi au plus près de ces lignes budgétaires. Seules 26%** des promotions sont des promotions de femmes (hors budget égalité professionnelle et « Promotions Reconnaissances à l’Ancienneté* »), alors qu’elles représentent 37% des effectifs ; ces chiffres mettent à jour une véritable tentative de manipulation de la Direction pour masquer les inégalités de traitement
avec l’intégration des mesures Egalité Professionnelle et les PRAs*. Par cette action scandaleuse, la Direction fait monter artificiellement le taux de promotion des femmes à 39.7%.
Les organisations syndicales ne sont pas dupes et révèlent un défaut de loyauté flagrant de la part de la Direction.
Les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, SUD demandent à la Direction d’assurer les conditions d’une reprise de négociation loyale, en mettant à leur disposition les éléments nécessaires à la construction d’un accord « Égalité Professionnelle » à la hauteur des attendus des salarié.e.s.
Dans cet objectif, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, SUD travaillent ensemble à des mesures efficaces pour toutes et tous.
En complément…
Cadre
Flash Cadres N°840/Juillet 2021
Une alternative écologique, sociale et démocratique
Le forum syndical international des transitions écologiques et sociales vient de se tenir, avec la participation de 9000 personnes issues de 130 organisations différentes de plus de 50 pays.
La prise de conscience que le social ne peut être dissocié de l’environnement grandit et est internationale. La mise en commun des expériences et des pratiques ont permis de mettre au point un appel pour rendre possible une transition juste et solidaire.
Cet appel se décline autour de 6 axes fondamentaux : une transition juste, préventive, incluant les travailleuses et les travailleurs dans les processus de décisions ; porter et diffuser le mot d’ordre d’une maîtrise publique de la production et de toutes les activités qui ont un impact sur l’environnement ; les changements doivent s’opérer au niveau mondial, avec comme objectif la justice et l’égalité réelle et effective entre les peuples ; les luttes pour la démocratie et les luttes pour le progrès social et environnemental sont intrinsèquement liées et sont portées de front par nombre d’organisations sur tous les continents ; le travail se situe au centre de l’équation de la nécessaire transition écologique et sociale ; si le syndicalisme a une grande responsabilité, il doit trouver des convergences d’actions avec d’autres notamment les ONG et associations pour la préservation de la planète.
La prochaine étape sera la COP26 de Glasgow en novembre 2021.
La CGT y portera fermement ses revendications et travaillera avec les forces qui se reconnaîtront et adhèreront à cet appel à la construction
Orange : Félicitations et vieilles dentelles
Dans un 1er temps, de multiples félicitations aux personnels, ces héros pendant la pandémie puis dans un second temps, une négociation salariale qui porte seulement sur le chiffre après la virgule du 1%.
La direction semble ignorer la déception source de colère des près de 15 000 signataires de la pétition proposée par les organisations syndicales, réclamant a minima 3% d’augmentation. Dès lors, comment imaginer qu’une organisation syndicale puisse signer sous ce seuil ? Parce qu’octroyer 25 milliards de dividendes sur les 10 dernières années, soit la totalité des bénéfices et juste un peu plus de 1% d’augmentation aux salariés pour 2021, participerait de la reconnaissance ?
Ainsi l’histoire se réécrirait, les bénéfices aux actionnaires et les efforts aux salariés pour « sauver l’entreprise » ! Pas cette fois !
Mobilités volontaires ?
Lors des CSEE de SCE et d’OBS, un projet de « simplification des rattachements » prévoit le transfert de 248 contrats de travail d’Orange SA vers OBS SA, sur le principe du « volontariat »… en ne conservant que le salaire de base et l’ancienneté : jusqu’à 7 500€ par an de perdus en part variable, intéressement, cotisation retraite…! Quel marché de dupes !
Le salarié refuse cette arnaque, car il perdrait, à la fois son poste et son lieu de travail et se retrouverait, de facto, en mobilité forcée. Le tout pendant l’été : bonnes vacances !
La CGT refuse ce retour à la méthode Lombard et demande la ré-internalisation des filiales dans Orange SA, seule solution acceptable, contrairement au storytelling de la direction.
Premier rendez-vous pour une Assemblée Générale des salariés, le 6 juillet à Cesson !
En complément…
ASC / Restauration
Restauration mutualisée : retour sur site
Réouverture restaurants, indemnisations, titres restaurant
Une disposition de l’URSSAF spécifique à la crise COVID-19 nous autorisait l’indemnisation des salariés sur leur bulletin de paie, durant les périodes de fermetures totales des restaurants Orange.
Cette disposition nous a permis de vous faire bénéficier du 30 octobre 2020 au 30 juin 2021 d’une indemnité de 5,55 euros par jour travaillé comprenant une pause repas. Les salariés sous convention de télétravail ont quant à eux bénéficié de droits à Titres Restaurant pour l’ensemble des jours en télétravail. Cette situation prendra fin avec la réouverture au 1er juillet des restaurants Orange.
Le budget alloué à la restauration collective ne permet pas de poursuivre le l’indemnisation des jours de « télétravail sanitaire à domicile », hors convention de télétravail, en parallèle des repas subventionnés pris dans nos restaurants. Actuellement, le coût mensuel du subventionnement supporté par le budget « non extensible » de la restauration mutualisée est de 4 Millions d’euros, soit le double d’un mois « ordinaire ».
Ouvrir le plus tôt possible a fait consensus, compte tenu des délais de remise en route des restaurants, nous avons acté la date du 1er juillet 2021, date à partir de laquelle le retour sur site devient obligatoire pour tous 2 jours par semaine.
La CGT n’a eu de cesse de demander à la Direction de prendre en compte la situation exceptionnelle due à la crise sanitaire Covid19 en revendiquant une aide financière exceptionnelle pour les salariés contraints à poursuivre le télétravail sanitaire. Nous souhaitions l’ouverture des restaurants Orange au plus vite, dans l’intérêt des salariés d’Orange présents sur sites mais aussi des salariés des sociétés de restauration collective.
A ce jour nous nous heurtons à une fin de non-recevoir
de la part de la Direction
concernant ce financement additionnel.
Compte tenu de ce refus, à compter du 1er juillet 2021, les salariés en télétravail sanitaire à leur domicile 2 à 3 jours par semaine ne bénéficieront plus d’aucune indemnité ces jours-là. Nous nous retrouvons dans la même situation qu’en juin 2020 !
A savoir : Les salariés sous convention de télétravail et les salariés maintenus pour raisons médicales à 100 % en télétravail sanitaire bénéficieront de droits à Titres Restaurants pour leurs journées de télétravail comportant une pause repas.
À la réouverture des restaurants Orange au 1er juillet 2021, nous ne serons plus autorisés par l’URSSAF à poursuivre les indemnisations sur bulletin de paie.
Cependant, Orange imposera le Télétravail sanitaire à domicile 2 à 3 jours par semaine !
Faute d’aides financières supplémentaires d’Orange, il n’y aura plus aucune compensation en juillet et août pour les Télétravailleurs sanitaires contraints par Orange à rester à leur domicile.
Les Télétravailleurs continuent d’exiger une juste indemnisation des frais engendrés pas ce télétravail auprès de l’entreprise. Ce ne sont pas les 15 € par mois qui vont effacer les frais supplémentaires, eau, électricité, internet, etc…
Ensemble nous devons exiger qu’Orange indemnise tous les télétravailleurs sanitaires sous forme d’une prime exceptionnelle de 5,55 euros par jours travaillés à la maison et ce jusqu’à la reprise totale du travail sur site !